Le Professeur Sven Biscop de l’Institut Egmont à Bruxelles a évoqué la nécessité pour l’Europe d’agir de manière unie et collective dans un monde redevenu multipolaire où chaque grande puissance met en avant ses propres priorités et poursuit ses propres intérêts – non sans ressemblance avec le système international d’avant la Première Guerre Mondiale. Dans un tel environnement, l’Europe doit s’engager et chercher à construire des alliances avec les puissances qui poursuivent des intérêts similaires, sans se limiter aux Etats-Unis. Le professeur Biscop a notamment plaidé pour que l’Europe se donne les moyens, y compris sur le plan militaire, en reconfigurant l’OTAN, d’assurer sa propre défense et sa sécurité. Selon le conférencier, l’Europe doit disposer de la puissance nécessaire pour jouer un rôle distinct, constructif et stabilisateur, sur la scène internationale, rôle qui lui permettra de maintenir de bonnes relations avec les autres grandes puissances et favoriser le multilatéralisme. La position d’un pays comme la Suisse, neutre mais capable d’assurer sa défense et de contribuer à la sécurité internationale tant par ses capacités médiatrices que sur le plan multilatéral, est dûment compatible avec cette vision de l’Europe.