Mabel Salamatou Dotia Gazere, le modèle


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Actualités locales, 05.03.2020

Combattante, elle a adhéré le Syndicat National des Paysans du Bénin (SYNPA)depuis 2005. Engagée, elle intégra en 2009, le Conseil d’administration du SYNPA et occupa le poste de Vice-présidente du collège des femmes. Elle lutte pour un accès sécurisé à la terre pour les femmes. Parfaitement consciente de la mise à l’écart des femmes des processus de décisions, elle se bat pour une meilleure reconnaissance du rôle des femmes et de leur importance à tous les niveaux du développement du Bénin.

Leadership féminin
Membre du Syndicat des paysans, elle lutte pour l'accès sécurisé des femmes à la terre © DEZA / Care Inter. Benin-Togo

Membre du Syndicat des paysans, Salamatou Dotia GAZERE a été toujours confrontée à la problématique de l’accès sécurisé à la terre. Défenseur des intérêts du monde paysan, le Syndicat National des Paysans du Bénin (SYNPA) va faire de cette problématique, son cheval de bataille. A travers formations et sensibilisations, le syndicat va s’employer à changer les mentalités pour qu’enfin les femmes comme les hommes aient un droit d’accès sécurisé à la terre. Le SYNPA va cibler les femmes pour des formations. « J’ai effectivement suivi plusieurs formations. Il y a eu des formations sur le foncier rural, sur la transformation des cultures vivrières. Je suis même allée au Brésil dans le cadre des activités que je mène », nous raconte Dame Salimatou.

L’espoir de voir les femmes enfin avoir un accès sécurisé à la terre va se réaliser avec Salamatou D.G. Fruit des sensibilisations dont celle organisée sur les droits d’accès des femmes à la terre, son mari va accepter de lui céder pour exploitation individuelle deux hectares et demi de terre. Un vrai symbole dans ce milieu où les femmes ont toujours travaillé pour le compte de leurs maris. « Les terres que j’exploite maintenant m’ont été transmises par mon mari », précise fièrement celle qui est devenue aujourd’hui, un modèle pour les nombreuses femmes en quête de terres. « Ces terres ne m’appartiennent que durant ma vie. Après mon décès, elles reviennent de droit aux enfants », nous apprend-t-elle.

Combattante, elle a adhéré à la Synergie Paysanne depuis 2005. Engagée, elle intégra en 2009, le Conseil d’administration du SYNPA et occupa le poste de Vice-présidente du collège des femmes. Parfaitement consciente de la mise à l’écart des femmes des processus de décisions, elle se bat pour une meilleure reconnaissance du rôle des femmes et de leur importance à tous les niveaux du développement du Bénin.

Aujourd’hui, elle lutte contre l’accaparement des terres, défi en vogue au Benin. « Si les propriétaires terriens continuent de vendre les terres, nos petits-enfants n’auront pas de terres à cultiver afin de se nourrir. C’est pourquoi nous luttons contre le bradage des terres », soutient-elle. Dans sa lutte, elle sensibilise les ménages sur les droits fonciers en parlant aux maris, aux propriétaires des terres. « J’intercède en faveur des femmes auprès de leurs maris afin que ceux-ci leur concèdent des terres… Pour celles qui arrivent à en avoir, c’est malheureusement que ces terres sont souvent fatiguées et ne produisent plus grand-chose », témoigne-t-elle. Mais, elle ne compte pas abandonner sa lutte. Car pour elle, « les femmes sont à côté de leurs maris pour les aider. Si une femme aide son mari, la charge de la famille ne revient plus au mari uniquement », soutient-elle. Ainsi, pour les nombreuses femmes de son village avec lesquelles elle travaille, Salamatou Dotia GAZERE est tout simplement un modèle.