Accès à des soins médicaux de base pour les populations rurales du Tadjikistan

Projet terminé
Trois femmes en blouse blanche présentent des informations sur l’allaitement à un groupe de femmes à l’aide de pancartes.
Des professionnels en médecine de famille transmettent des informations sur l’allaitement à un groupe de santé communautaire dans le village de Hasanov. © DDC

Améliorer l’accès aux soins des populations rurales par la promotion des soins de premier recours et de la médecine de famille, tel est l’objectif de ce projet de santé publique mené au Tadjikistan. Concrètement, cela se traduit par la construction et la rénovation de centres de santé primaire, la formation du personnel aussi bien médical que de gestion et la mise sur pied de groupes de villageois chargés de promouvoir la santé dans leur village.

  

Pays/région Thème Période Budget
Tadjikistan
Santé
Système de santé primaire
Renforcement des systèmes de santé
01.04.2013 - 31.03.2017
CHF  4’800’000

Le Tadjikistan, pays le plus pauvre d’Asie centrale, doit faire face à de nombreux défis sanitaires. La population est non seulement confrontée à des maladies infectieuses telles que la tuberculose ou le SIDA, mais aussi à des maladies non transmissibles comme le diabète et les maladies cardio-vasculaires. Ces dernières sont actuellement la première cause de mortalité et de morbidité. Dans le domaine de la santé marternelle, des efforts sont également à réaliser. Bien que les taux de mortalité infantile et maternelle soient en baisse, ils restent les plus élevés de la région. De plus, le gouvernement n’investit que très peu dans la santé, si bien que 86% des frais sont à la charge des patients (chiffres de 2013).

Conscient de la situation, le gouvernement tadjik a adopté une nouvelle Stratégie nationale de la santé (2010-2020) qui vise à améliorer l’accès - aussi bien au niveau géographique que financier - de la population aux soins médicaux. Cela passe par un changement de paradigme. A la place des grands hôpitaux couteux hérités de l’ère soviétique, l’accent est désormais mis sur le renforcement des soins de premiers recours, via notamment la promotion des médecins de famille. Actuellement dans sa cinquième phase, le projet est mis en œuvre dans six districts : Shahrinav, Tursunzade, Vose, Hamadoni, Faizobod et Rudaki. 

Des centres de santé rénovés et mieux gérés

Un premier axe du projet consiste à construire ou rénover des centres de santé dans les zones rurales. A ce jour, plus de 120 structures ont été réhabilitées, améliorant ainsi l’accès aux soins de plus de 600'000 personnes. Le projet comprend également un volet de formation non seulement du personnel médical, mais aussi du personnel de gestion des centres. En collaboration avec un autre projet de la DDC, des professionnels de la santé sont formés à la médecine de famille. Environ 230 médecins et autant d’infirmières ont déjà pu bénéficier de cette formation. Pour ce qui est du personnel de gestion, ils apprennent à mieux gérer le budget de leur établissement et à fixer des priorités en fonction des besoins réels. Leur marge de manœuvre est toutefois limitée, car à peine 4% du budget est flexible et peut être utilisé par exemple pour des travaux de rénovation ou l’achat de médicaments.

Des communautés impliquées

Le projet vise également à inciter les populations locales à s’engager activement pour leur santé. Pour cela, des groupes de santé communautaire sont créés dans les villages. Dans les six districts dans lesquels le projet est actif, 780 de ces groupes ont déjà vu le jour. Leur rôle est double.

D’une part, ils discutent avec la population afin d’identifier les besoins sanitaires prioritaires et collaborent avec les centres de santé afin qu’ils intègrent ces priorités dans leur planification. D’autre part, ils contribuent à promouvoir la santé dans leur village. En partenariat avec les institutions en charge de la promotion de la santé, ils sont formés dans les domaines de l’hygiène, des soins à apporter aux enfants et de la prévention des maladies comme le diabète ou l’hypertension. Ils reçoivent également du matériel informatif qui leur permet ensuite de transmettre leurs connaissances aux habitants du village par le biais d’ateliers de prévention.

L’initiative prise par de nombreux groupes de santé communautaire constitue un signe encourageant de responsabilisation : la plupart ont, de leur propre chef, mis sur pied un « Emergency Transportation Fund », un fonds commun qui permet de financer le transport jusqu’à l’hôpital le plus proche en cas d’urgence. 

Succès politique

Le gouvernement tadjik a reconnu l’utilité et l’efficacité du « business plan », un outil de gestion introduit dans plusieurs centres de santé de premier recours dans le cadre de ce projet. En avril 2014, il a décidé d’intégrer cette approche dans la stratégie de santé nationale et d’étendre son utilisation à l’ensemble du pays.