La DDC et l'ONG suisse Biovision, fondée par Hans Herren, lauréat du prix Nobel alternatif 2013 et du prix mondial de l'alimentation 1995, se sont associées dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales pauvres. Il faut savoir qu'à l'heure actuelle 70% des 1,4 milliard de personnes qui disposent de moins d'1,25 dollar par jour vivent en milieu rural. Un milliard d'entre elles souffrent de famine ou de malnutrition. Les systèmes de production alimentaire actuels sont dans l'incapacité, bien souvent, de nourrir la population mondiale et exercent, dans le même temps, une pression considérable sur les ressources naturelles, dont l'humanité dépend pour se nourrir. Le projet a pour but d'améliorer la sécurité alimentaire et d'accroître la prospérité dans les zones rurales à travers la mise en place, aux niveaux national et international, de politiques agricoles et alimentaires durables.
Les efforts de la DDC ont par le passé contribué à ce que le thème de l'agriculture durable soit intégré dans le document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, organisée en juin 2012 à Rio de Janeiro au Brésil et lors de laquelle la communauté internationale avait renouvelé son engagement en faveur du développement durable. Aujourd'hui, en s'investissant dans ce projet, la DDC vise l'intégration du thème de l'agriculture durable dans le nouveau programme de développement durable pour l’après-2015.
Méthodes destinées aux petits exploitants et adaptées aux conditions locales
Depuis quelques années, la communauté internationale encourage une transition des politiques et des pratiques agricoles vers une agriculture durable et vers des méthodes adaptées au contexte local et aux besoins des petits exploitants. Les systèmes de production alimentaire de demain doivent préserver les ressources naturelles pour les générations futures, tout en étant socialement acceptables et économiquement viables. L'agriculture durable est moins gourmande en intrants et donc plus facilement accessible aux populations rurales pauvres. Un meilleur accès à l'agriculture peut avoir un énorme impact sur les conditions de vie de ces populations. Partant de ce principe, le projet de la DDC doit permettre d'amorcer une réorientation des politiques nationales et internationales en matière d'agriculture.
Soutenir l'intégration de l'agriculture durable dans les politiques nationales
Les politiques agricoles nationales du Kenya, du Sénégal et de l'Ethiopie ont été analysées dans le cadre du projet. Sur la base des résultats, la DDC aide les gouvernements à intégrer dans leur programme d'action une planification efficace, globale et à long terme visant à favoriser l'agriculture durable. Au final, ces adaptations des politiques nationales doivent bénéficier aux familles de petits exploitants et aux organisations paysannes, et ont pour objectif d'encourager les pratiques respectueuses de l'environnement. L'objectif est de faire en sorte que les autorités de trois pays ou régions aient adopté, d'ici à 2017, des politiques globales et des stratégies agricoles qui favorisent sur le long terme la mise en place d'une agriculture durable.
… et dans le cadre international
Au niveau mondial, le projet a permis de faire de l'agriculture durable et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des points essentiels de la conférence des Nations Unies sur le développement durable, organisée en juin 2012 à Rio de Janeiro. La conférence Rio+20 a été l'occasion de lancer un débat international sur la transition de l'agriculture mondiale. Grâce aux importants efforts déployés par la DDC, ces thèmes ont été repris dans le document final de la conférence. La DDC continue de s'engager pour que ces sujets soient abordés dans les enceintes internationales et multilatérales. Son attention porte en priorité sur le cadre de développement durable pour l'après-2015 et sur les travaux du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Le projet prévoit la mise en place de partenariats avec des acteurs qui envisagent d'intégrer les principes d'une agriculture durable dans leurs programmes de développement nationaux, régionaux et internationaux. La participation d'institutions multilatérales dans la promotion, le financement et la mise en œuvre de pratiques agricoles durables fait également partie des objectifs visés par le projet. Les activités liées au projet se fondent sur les résultats d'un rapport rédigé en 2008 par le Conseil mondial de l'agriculture («Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agricoles pour le développement», EICSTAD).
La DDC, Biovision et d'autres partenaires s’engagent pour que l'agriculture durable soit inscrite dans des accords internationaux contraignants comme la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) ou la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (UNCBD).
