09.10.2017

Lugano, 09.10.2017 - Discours du conseiller fédéral Didier Burkhalter lors du Forum pour le dialogue bilatéral entre la Suisse et l'Italie - Seul le texte prononcé fait foi

Orateur: Didier Burkhalter; Burkhalter Didier

Signor Ministro, Caro Angelino,
Signore e Signori, cari amici,

Sono molto lieto di trovarmi qui con tutte e tutti voi.

Tra qualche settimana si concluderà il mio mandato di consigliere federale. Ho la fortuna di avere già, con Ignazio Cassis, un successore (al Governo e al ministero degli affari esteri) che porterà ancor più pienamente la Svizzera italiana nell’Esecutivo del nostro Paese e la saprà far brillare.

Negli ultimi anni le occasioni di incontro e di discussione con i colleghi italiani sono state numerose. Uso il plurale perché ho avuto modo di incontrare sei colleghi al ministero degli affari esteri italiano… Un ritmo intenso di avvicendamento, senza dubbio, ma non credo che se ne siano andati così velocemente a causa mia! E per due ragioni.

Innanzitutto posso dire che – al di là degli interessi che ognuno da parte sua è chiamato a difendere – si è ogni volta sviluppata tra noi una reale amicizia a livello personale.

Alcuni dei miei ex colleghi e colleghe hanno poi lasciato la loro funzione al ministero degli affari esteri per andare più lontano Una collega, che risponde al nome di Federica, è stata chiamata a occuparsi degli affari esteri di tutta l’Unione europea. E un altro collega, di nome Paolo, presiede ai destini di tutto il Governo italiano. Entrambi stanno svolgendo i loro compiti con competenza e abilità.

Sono anche felice di essere qui con voi all’Università della Svizzera italiana, che richiama alla mia mente molti bei ricordi. In particolare ricordo una visita di Stato, nel maggio del 2014, in occasione della quale ho accolto il presidente italiano Giorgio Napolitano, che prevedeva una visita dell’università in cui ci troviamo oggi. Una bella visita, molto interessante, e che ha sottolineato, come l’evento di questa giornata, il ruolo di costruttrice di ponti svolto da questa istituzione.

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Mesdames et Messieurs, et chers amis,

La dernière édition de ce Forum s’est tenue en 2015: une année «exposée», en quelque sorte, puisque ce fut celle de l’Expo universelle de Milan et de son immense succès populaire. Premier pays à avoir annoncé sa participation – avec un soutien sans aucune opposition au Parlement - la Suisse et sa population ont participé pleinement à l’aventure. L’expo a eu du succès et notre pavillon aussi: il a nourri, avec originalité et ouverture aux partenaires, les réflexions sur une consommation responsable et respectueuse de notre environnement. J’aimerais ici saluer encore l’Italie pour la qualité et le succès de cette manifestation à nos portes.

Et les portes, d’ailleurs, sont loin d’être fermées entre la Suisse et l’Italie. Nous sommes des voisins qui devons souvent agir ensemble si l’on veut progresser concrètement. Et les domaines de travail ne manquent pas. Il y a du pain sur la planche, comme on dit chez moi, ou «tanta carne sul fuoco», comme on dit ici.

Premier exemple: le dossier fiscal.

Si l’année 2015  fut celle de l’Expo, elle fut également marquée par la signature et l’entrée en vigueur de notre accord fiscal, accompagné d’une feuille de route pour l’approfondissement de nos relations fiscales et financières.

Dans la suite de cet esprit constructif, un nouvel accord sur la taxation des frontaliers a également été négocié avec succès et paraphé. Si l’on veut, précisément, progresser concrètement, il faut maintenant signer. Nous sommes prêts. Et chacun a fait sa part pour préparer le terrain à cette signature. Ainsi, la décision courageuse du gouvernement tessinois concernant le casier judiciaire et le projet d’ordonnance fédérale concernant la mise en œuvre de l’article constitutionnel sur la migration répondent aux préoccupations italiennes.

Chaque pays a évidemment son calendrier de rendez-vous institutionnels importants et il doit dans le même temps poursuivre ses collaborations bilatérales. La Suisse compte sur toi, Angelino, et sur l’engagement du gouvernement italien en faveur d’une signature prochaine de cet accord, afin de poursuivre l’amélioration des conditions cadres mutuellement bénéfiques pour nos deux pays. Selon nos récents contacts, à plusieurs niveaux, nous avons pris acte que la signature pourrait avoir lieu d’ici la fin de cette année. C’est à nos deux pays de montrer ainsi une nouvelle étape dans notre volonté d’agir ensemble.

Deuxième domaine pour l’action commune:  les questions migratoires.

Ces dernières années, la coopération bilatérale en matière de migration s’est, elle aussi, fortement développée.  L’Italie s’est retrouvée en première ligne des défis migratoires et mon pays au milieu de l’Europe sait à quel point il est important de coordonner les efforts de la communauté internationale.

D’abord sur place, dans les régions de provenance ou de transit des migrants, mais aussi dans les régions où les tensions montent et pourraient provoquer de nouvelles vagues de migration forcée. C’est pourquoi mon pays a renforcé ses projets agissant à la source des problèmes – notamment dans de nombreux pays africains - que ce soit contre la corruption, pour la paix, pour les droits de l’homme, pour l’état de droit, pour l’accès à la formation et au travail ; bref, pour créer des perspectives là où tant d’êtres humains risquent de perdre tout espoir et de se jeter sur les routes de la souffrance, en particulier celle de la Lybie.

Ensuite, en Europe et dans nos pays. La Suisse s’est ainsi engagée à soutenir l’Italie dans l’organisation et la coordination de l’accueil des personnes qui arrivent sur son territoire. Nous participons  au programme européen de répartition des réfugiés. Nous travaillons également ensemble pour la concrétisation des projets de protection et de réintégration grâce au Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne, qui fait aussi largement appel aux compétences de l’Organisation  internationale des migrations.

Et cela m’amène naturellement à un autre domaine de forte coopération entre nos deux pays: les questions de sécurité.

L’accord de coopération policière et douanière entre la Suisse et l’Italie est entré en vigueur il y a une année. Cet accord nous permet d’améliorer la collaboration entre les forces de sécurité des deux côtés de la frontière. En particulier en surveillant le territoire avec des patrouilles mixtes. Il s’agit de concrétiser pleinement ces possibilités de lutte commune contre la criminalité transfrontalière. Seule une telle application réelle des volontés exprimées peut nous permettre de répondre aux préoccupations légitimes de nos populations.

Dans ce même contexte, la Suisse estime important d’approfondir sa coopération avec Europol: cela nous permettrait d’améliorer notre accès aux données d’enquêtes internationales et d’augmenter notre efficacité dans la lutte contre la criminalité.  Ce qui est dans l’intérêt européen et pas seulement de la Suisse. Et il est important que cet intérêt commun soit reconnu et qu’il soit le véritable moteur des relations futures entre la Suisse et l’Union européenne.

La coopération entre la Suisse et l’Italie en matière de sécurité va encore bien au-delà de notre frontière commune. Je pense ici en particulier à notre engagement commun au sein de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), dont le secrétaire général suisse élu cet été succède à un secrétaire général italien. Quant à la présidence suisse de l’Organisation, elle a précédé de quelques années seulement celle de l’Italie qui s’ouvre dans quelques mois. Bon courage, Angelino ! Les défis communs sont nombreux: poursuivre la gestion de la crise ukrainienne pour éviter qu’elle ne s’étende; continuer les efforts pour une relance du dialogue sur la sécurité européenne en tant que projet commun à l’est et à l’ouest du continent; faire revivre le dossier du contrôle des armes conventionnels, si important pour rebâtir la confiance détruite. Et tant d’autres dossiers encore.

Par ailleurs, nos deux pays s’engagent – au sein des Nations Unies et dans d’autres cadres – en faveur de la prévention de l’extrémisme violent. La Suisse a adopté une stratégie de politique extérieure en la matière qui fait le lien avec les projets dans les régions en tensions, dont je parlais auparavant.

Tous ces engagements permettent à la Suisse et à l’Italie d’affirmer leur volonté d’agir ensemble pour progresser concrètement, pour plus de sécurité et de stabilité.

Pour coopérer entre les pays, il faut donc parfois savoir bouger les montagnes ! Et cela me conduit à mon dernier exemple : la coopération alpine.

La Suisse et l’Italie possèdent toutes deux de vastes régions alpines et elles y partagent, de fait, d’importants intérêts géographiques, historiques, culturels et économiques communs. Ces régions alpines - mais au-delà d’elles de vastes régions de l’Europe entière - ont connu l’an dernier, avec l’ouverture du tunnel ferroviaire de base du St-Gothard, l’aboutissement d’un travail titanesque. Par cette contribution  «de base», innovante et durable, mon pays a contribué de manière très concrète – et essentielle - à la construction de l’Europe, à sa manière. Il a donné sa part à la réalisation du réseau de transport européen; et il a facilité l’interconnexion entre le Sud et le Nord des Alpes, entre l’Italie et les pays d’Europe centrale et du Nord.
   
C’est d’ailleurs une longue traditionsuisse. Mon pays s’est littéralement créé autour des axes de transport européens au fil des siècles : l’axe du St-Gothard,mais avant lui déjà la route du Grand-Saint-Bernard (la Montagne de Jupiter - comme l’appelaient les Romains). Des prouesses d’ingénierie pour traverser les Alpes: de la construction du premier passage - qui deviendra ensuite le pont du Diable - dans les gorges des Schöllenen au XIIIe siècle à l’inauguration l’an dernier du plus long et plus profond tunnel au monde.

De tels ouvrages sont des réussites humaines, des liens aussi entre les hommes. Ces constructions ont été réalisées aussi grâce à des travailleurs et ingénieurs italiens. En particulier pour le premier tunnel ferroviaire du Gothard, inauguré en 1882. Avec, à l’époque, encore plus de risques et de souffrances.

Nous voulons des progrès concrets entre nos pays: l’ouverture du tunnel de base du St-Gothard représente un progrès énorme de compétitivité sur cet axe. Les échanges économiques bilatéraux, déjà très importants entre nos deux pays, sont amenés à se renforcer encore par cette «nouvelle proximité». En investissant sur son territoire par exemple sur la ligne qui reliera Gênes à Milan, mais encore dans les travaux sur la ligne de Luino ou encore entre Mendrisio et Varese, dont l’inauguration est prévue en décembre prochain, l’Italie peut donc aussi renforcer sa position. Et tout cela, en définitive, est bon pour les emplois, et donc pour les perspectives de nos populations.

D’ailleurs, nos échanges – entre la Suisse et l’Italie – sont surprenants de dynamisme et ont même un petit côté «révolutionnaire». Ainsi, pour la petite histoire, le fromage préféré des suisses n’est ni l’Emmental, ni le fromage à raclette mais…la Mozzarella, loin devant le Gruyère! Et c’est valable dans l’autre sens également. Un seul exemple: les pigments de la couleur «Rosso Corsa» des voitures italiennes par excellence, les Ferrari, sont produits non pas à Maranello, ni à proximité dans l’Emilie-Romagne, mais en Suisse, à Monthey! 

***

Signore e Signori, cari amici,

desidero ancora formulare i miei auguri per il futuro. Spero che il Forum, con i suoi lavori, possa ispirare i nostri due Paesi e portare avanti attività e riflessioni comuni. Auspico che continui a consolidare una collaborazione schietta e al contempo ambiziosa, nel pieno rispetto delle reciproche culture, che metta in risalto i punti che ci accomunano, permettendo di migliorare la sicurezza e il benessere dei nostri cittadini.

La vicinanza geografica, culturale ed economica può creare problemi e sfide ma ci offre soprattutto delle opportunità.

Mi auguro quindi che i nostri due Paesi continuino a lavorare assieme con slancio per trovare soluzioni d’interesse reciproco sulle questioni bilaterali ancora in sospeso: tra queste, la firma dell’accordo relativo all’imposizione dei lavoratori frontalieri, dell’accesso al mercato per i fornitori di servizi finanziari transfrontalieri, l’accordo sul cabotaggio per i trasporti pubblici oppure ancora l’accordo che permette di migliorare la navigazione sul lago Maggiore.

Spero infine che i nostri due Paesi continuino a riunire i propri sforzi per costruire il futuro del continente europeo, nel pieno rispetto delle nostre differenze.

È quindi in questo spirito che ringrazio i partecipanti al Forum per il lavoro che svolgeranno oggi e domani che rappresenterà un contributo prezioso alla dinamizzazione e allo sviluppo amichevole delle nostre relazioni.

Grazie mille.


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Dernière mise à jour 29.01.2022

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