Le conseiller fédéral Didier Burkhalter plaide en faveur d’un engagement créatif de la Suisse pour gérer les crises actuelles et bâtir un avenir commun

Augmentation du nombre de conflits violents et armés à proximité de l’Europe et d’actes terroristes comme les attentats meurtriers à Paris le 13 novembre 2015, aggravation de l’urgence humanitaire, crise migratoire et instabilité de l’ordre mondial et régional : la communauté internationale est confrontée à de nombreux problèmes auxquels il est difficile de trouver une solution en raison du renforcement des tensions géopolitiques. «Lorsque la crise devient la norme, la diplomatie internationale est elle aussi contrainte d’agir continuellement en mode de crise», a indiqué aujourd’hui le conseiller fédéral Didier Burkhalter lors de son discours au Forum for Economic Dialogue à Zurich, mettant en lumière les répercussions de cette situation politique difficile sur l’agenda de la politique extérieure de la Suisse. Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a également insisté sur le fait que la Suisse pouvait et devait apporter une aide utile dans la gestion des différentes crises, car son indépendance lui donnait la possibilité de jeter des ponts. Ceux-ci peuvent permettre de renforcer la diplomatie et de faciliter les solutions politiques. «Notre stratégie pour aller de l’avant repose sur une volonté forte d’agir, de se montrer imaginatifs et de créer au lieu de demeurer dans l’immobilisme à cause de la peur et du repli sur soi», a déclaré le conseiller fédéral.

Face à la crise actuelle des réfugiés, il serait à présent essentiel que les pays d’origine, de transit et de destination des migrants travaillent en étroite collaboration et prennent les mêmes responsabilités afin de désamorcer la situation. Depuis le début du conflit, la Suisse a offert sa protection à 9000 réfugiés et, il y a quelques semaines, a augmenté de 70 millions de francs l’aide fournie sur le terrain pour gérer la crise avec la Syrie, l’Irak et la Corne de l’Afrique. Les difficultés de l’Europe ne doivent pas inciter la Suisse à remettre en question les accords bilatéraux avec l’UE. Au contraire, la Suisse doit travailler avec ses partenaires européens pour mettre au point les réponses à apporter face aux défis communs posés par la migration et mettre en œuvre de façon efficace les mesures arrêtées.

Evoquant les nombreuses crises actuelles, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a rappelé l’importance des mesures concrètes de prévention pour éviter la montée de l’extrémisme prêt à faire usage de la violence. La Suisse apporte par exemple un soutien au Fonds mondial pour l’engagement de la communauté et la résilience (GCERF), sis à Genève, qui soutient des initiatives locales dans les pays touchés par l'extrémisme violent afin de prévenir la radicalisation des groupes à risque ainsi que le recrutement de nouveaux membres par les réseaux terroristes. Dans le cadre de la coopération au développement, le soutien à la formation professionnelle ou à la promotion de la paix font aussi  partie de la prévention. La Suisse va donc étoffer ses capacités en médiation, a annoncé le chef du DFAE.

En réponse aux défis mondiaux, le conseiller fédéral a en outre signalé les objectifs de l’agenda 2030 en faveur du développement durable, lesquels visent à poursuivre la réduction de la pauvreté, l’endiguement de l’extrémisme violent et la lutte contre les causes d’exode. Le chef du DFAE a répété que l’engagement en faveur d’un ordre mondial stable et équitable, d’organisations internationales capables d’agir et du droit international demeurait l’une des priorités de la politique extérieure suisse. Au sujet de l’engagement global pour la gestion des crises actuelles, la Suisse souhaiterait et devrait également apporter des réponses aux défis mondiaux dans le domaine du changement climatique et des conflits liés à l’eau. A l’avenir, elle s’efforcera aussi de favoriser le dialogue et de mettre au point des solutions communes afin d’empêcher l’extrémisme violent et de faire avancer la mondialisation de telle sorte que la prospérité et la sécurité puissent croître dans le monde entier. «Notre objectif est de permettre à notre génération, mais aussi aux générations futures de vivre dignement», a ajouté le conseiller fédéral à Zurich.

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Allocution du Conseiller fédéral Didier Burkhalter (en)

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