Visite à Berne du ministre danois des affaires étrangères: renforcement des échanges et des collaborations entre la Suisse et le Danemark

Les relations entre l’UE et la Suisse sont entrées dans une nouvelle phase ce printemps avec le déblocage des discussions sur toute une série de dossiers, a dit M. Burkhalter. Il a rappelé que le volume des échanges commerciaux entre la Suisse et l’UE représentent environ un milliard de francs par jour ouvrable, soit la moitié du commerce de l’UE avec la Chine et le double de celui avec la Turquie par exemple. Dans ce cadre, le gouvernement suisse prépare une stratégie à moyen terme afin de conforter ce mouvement qui est dans l’intérêt des deux parties.

Simultanément, la Suisse a commencé des discussions exploratoires avec le Royaume-Uni afin de préparer le terrain pour un nouveau régime des relations avec ce pays qui doit pouvoir entrer en vigueur dès sa sortie de l’UE. M. Burkhalter a notamment souligné l’intérêt commun pour la sécurité du droit que le Royaume-Uni puisse entrer en négociations formelles avec les pays-tiers suffisamment tôt, ce qui nécessite un accord en la matière entre les britanniques et l’UE dans le cadre des négociations de sortie.

Les deux ministres ont également évoqué la collaboration dans le cadre du Conseil de l’Europe, dont le Comité ministériel sera présidé par le Danemark de novembre 2017 à mai 2018.

M. Burkhalter a expliqué l’importance prioritaire que la Suisse accorde à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). C’est dans ce cadre de dialogue et d’action concertée que la Suisse inscrit sa contribution à la sécurité du continent. Après la présidence suisse en 2014, la Suisse est restée fortement engagée, notamment dans le cadre des instruments déployés pour gérer la crise ukrainienne ou encore dans le Caucase du sud. La candidature de l’ambassadeur suisse Thomas Greminger pour le poste de secrétaire général de l’Organisation s’inscrit également dans ce cadre.

Dans le domaine multilatéral, les deux pays collaborent activement, notamment en matière de prévention des conflits, de promotion de la démocratie et des droits de l’homme, de défense du climat et d’aide au développement. Ils mettent souvent en œuvre une politique similaire au sein des organisations internationales telles que l’ONU ou l’OSCE. Les deux ministres ont fait le point sur des développements possibles de la collaboration touchant les centres de Genève pour la sécurité, le nouveau master de médiation à l’EPF de Zurich, la gouvernance par Internet ou encore l’initiative suisse sur la gestion des munitions. Ils ont également évoqué la candidature suisse au Conseil de l’Arctique, en tant qu’observateur, laquelle devrait être traitée dans quelques jours lors de la réunion ministérielle de l’organisation.

Dans le cadre de cette coopération internationale, M. Burkhalter a insisté sur l’importance de la solidarité en faveur des populations victimes de la famine. Il a remercié le Danemark de sa participation active à la conférence sur le Yémen du 25 avril dernier à Genève, qui a – selon les derniers chiffres disponibles – permis de récolter quelque 1,2 milliard de dollars pour l’aide humanitaire à l’égard de la population yéménite. Les deux ministres ont également réaffirmé leur volonté commune de contribuer aux efforts pour faire face à la crise syrienne, en collaborant en particulier dans le soutien au nouveau mécanisme d’investigation de l’ONU, installé à Genève, et dans l’appui à la société civile pour ce qui est de la justice transitionnelle.

La Suisse et le Danemark coopèrent également en  Afrique en matière consulaire, en particulier grâce à la colocation diplomatique au Nigéria. Ainsi à Lagos, le consulat général suisse est installé dans les locaux du consulat général danois et à Abuja, l’ambassade du Danemark est située sur le site de l’ambassade de Suisse. Par colocation, on entend le regroupement dans un même bâtiment de représentations diplomatiques et/ou consulaires de plusieurs pays. Si l’utilisation du bâtiment est commune, la défense des intérêts politiques et économiques de la Suisse continue d’être assurée de manière autonome et indépendante. La mise en place de colocation est l’un des éléments qui permettent au DFAE de maintenir, avec les ressources financières et humaines existantes, un vaste réseau extérieur.

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