08.12.2014

Monaco, 08.12.2014 - Allocuzione del presidente della Confederazione svizzera Didier Burkhalter - sessione straordinaria del Comitato Olimpico Internazionale - Fa stato la versione orale

Oratore: Presidente della Confederazione, Didier Burkhalter (2014)

Monseigneur,

Monsieur le Président du Comité International Olympique,

Mesdames et Messieurs les membres du CIO,

Mesdames et Messieurs les représentants du Mouvement Olympique,

En avril 1915, alors que grondaient les canons de la première guerre mondiale, le baron Pierre de Coubertin décida d’établir le siège du Comité international olympique en Suisse, à Lausanne. Le fondateur des Jeux olympiques modernes déclarait alors: «L’olympisme trouvera dans l’atmosphère indépendante et fière que l’on respire à Lausanne, le gage de liberté dont il a besoin pour progresser».

La Suisse et le CIO commémoreront donc l’année prochaine le 100e anniversaire d’une histoire commune, fondée sur l’amour de la liberté, l’aspiration à la paix, le respect de l’autre, et la confiance en la jeunesse.

A la veille de cet anniversaire, je tiens à vous dire, au nom du gouvernement et du peuple suisses, la fierté que mon pays éprouve d’avoir été choisi comme un havre de liberté et de progrès.

La Suisse est fière d’accueillir le CIO et le Musée olympique et, avec eux, le cœur du Mouvement Olympique international.

La Suisse est attachée à l’esprit olympique et aux valeurs que le sport contribue à promouvoir.

Les principes ancrés dans la Charte olympique expriment des valeurs fortes, dans lesquelles la Suisse se reconnait pleinement: l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play ; la valeur éducative du sport et du bon exemple ; la responsabilité sociale ; la promotion d’une société pacifique, soucieuse de la dignité humaine ; la compréhension mutuelle entre les peuples, le respect des droits de l’homme, la démocratie et la bonne gouvernance.

Je sors de la conférence ministérielle de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) que la présidence suisse a organisée à Bâle. Cette rencontre a été largement consacrée à la situation en Ukraine et à l’avenir de la sécurité commune en Europe. Les discussions entre ministres des affaires étrangères ont une nouvelle fois montré à quel point la recherche du dialogue, la volonté de créer des ponts entre des cultures, des pays, des langues, des populations différentes, des gestes qui semblent parfois si difficiles, sont pourtant des gestes essentiels pour assurer l’avenir du monde et la paix et la sécurité pour les populations et en particulier pour la jeunesse. Notre monde est secoué par de nombreuses crises et souvent l’incapacité à se comprendre et à se parler – à s’écouter aussi – en est la cause profonde.

Je suis convaincu que par les principes qu’il porte, le sport peut contribuer à favoriser le dialogue et la compréhension entre les peuples, qu’il peut être un messager et un constructeur de paix et de dialogue, un catalyseur de compréhension entre les peuples.

Dans le sillage du CIO, plusieurs organisations et fédérations sportives internationales ont aussi choisi la Suisse tout comme des institutions d’arbitrage pour y établir leur siège. Mon pays – en particulier Lausanne et la région lémanique - est devenu ainsi un véritable centre de la gouvernance du sport mondial.

En tant que pays hôte, la Suisse s’efforce d’offrir les meilleures conditions d’accueil, notamment des infrastructures de qualité. Le CIO bénéficie aussi en Suisse de la présence d’excellentes institutions universitaires de recherche, avec lesquels des partenariats fructueux ont été noués au fil des ans. Quant à la proximité géographique entre le CIO et les organisations sportives internationales établies en Suisse, elle favorise évidemment l’interaction et les synergies.

La Suisse a pris des mesures pour faciliter les activités du CIO et de ses membres. Le gouvernement suisse s’est engagé dans le passé, et il va continuer à le faire à l’avenir, pour que le mouvement olympique trouve en Suisse un cadre propice au développement de ses activités.

Mesdames et Messieurs,

Cette session extraordinaire du CIO est importante. Les réformes contenues dans l’Agenda Olympique 2020 que le CIO propose d’adopter sont prometteuses. Elles permettront de construire l’avenir du Mouvement Olympique sur des bases renouvelées et solides.

La Suisse salue la volonté courageuse de réforme qu’exprime l’Agenda Olympique 2020. Les 40 recommandations concrètes qu’il contient - résumées dans la formule 20+20 - sont le fruit d’un long processus de consultation avec toutes les parties prenantes du Mouvement olympique, ainsi qu’avec des experts externes et la société civile. Des centaines d’idées ont été recueillies et rassemblées pour former cette feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique. En tant que représentant d’un pays qui cultive la démocratie directe et le fédéralisme, un pays qui a pour ainsi dire la consultation et l’intégration « dans ses gènes », je ne puis que me réjouir ce processus de consultation très ouvert et participatif.

Ce nouvel Agenda olympique met l’accent sur des principes essentiels : la durabilité, l’éthique, le fair-play, la lutte contre toute forme de manipulation dans le sport, la bonne gouvernance, le respect de l’autre sans aucune forme de discrimination, et la promotion de la jeunesse.

Ces principes incarnent des valeurs universelles de l’esprit olympique – des valeurs dans lesquelles la Suisse se reconnait aussi. Ces principes sont essentiels non seulement pour l’Olympisme, mais pour le monde dans lequel nous vivons. Ce sont des clés pour notre avenir commun. Chacun de ces objectifs est important en soi. Et tous sont liés entre eux dans un ensemble cohérent.

Je tiens à relever tout particulièrement trois accents forts de cet Agenda 2020 : l’éthique, la durabilité, et la promotion de la jeunesse.

En ce qui concerne l’éthique, je salue notamment les nouvelles mesures envisagées pour renforcer la lutte contre le dopage et la corruption et pour promouvoir la bonne gouvernance. Ce sont des priorités fondamentales non seulement d’un point de vue éthique, mais aussi pour assurer la crédibilité du monde sportif et de l’Olympisme. A quelques exceptions près, les sportifs sont des athlètes intègres, voués à leur passion, et prêts à d’immenses efforts pour se surpasser. Ils sont des modèles de travail, d’abnégation et de motivation pour la jeunesse. Ils méritent une protection adéquate. Dans la lutte contre le dopage et la corruption, il est judicieux de renverser l’approche en mettant l’accent sur la nécessité de tout faire pour protéger l’esprit sportif et les athlètes intègres.

Le développement durable occupe également une place saillante dans ce nouvel Agenda 2020. Les mesures proposées visent à faire de la durabilité un critère central dans la sélection des villes candidates, dans l’organisation des Jeux Olympiques, et dans la gestion de l’héritage laissé après la tenue des Jeux. Par ailleurs, il est proposé que la durabilité devienne un principe directeur dans le fonctionnement quotidien du CIO et de ses partenaires du Mouvement olympique, notamment dans l’organisation d’événements, dans l’approvisionnement en biens et services, dans la compensation des émissions de CO2 et dans le réaménagement du siège du CIO à Lausanne. Le Gouvernement suisse ne peut que se réjouir si le CIO renforce l’efficience –notamment énergétique - de ses installations et son implantation en Suisse et à Lausanne, comme il l’a aussi fait récemment avec la rénovation très réussie du Musée olympique.

L’an prochain, alors que nous célébrerons les 100 ans de l’installation du CIO en Suisse, le monde se dotera également d’un nouvel agenda du développement durable et d’objectifs dits « post-2015 ». La volonté des Etats et des gouvernements est essentielle dans ce domaine, afin de mener une action globale et coordonnée, mais ce travail ne peut réussir que si l’ensemble de la société, notamment le secteur privé et les milieux associatifs, tirent également à la même corde. Je me réjouis donc des mesures envisagées par le CIO dont la mise en œuvre permettrait au Mouvement olympique de jouer un rôle exemplaire dans la promotion d’un développement plus durable.

Un troisième axe central de l’Agenda 2020 que je tiens à relever c’est la promotion de la jeunesse. Cette jeunesse que j’ai décidé de fixer comme un des thèmes centraux de la présidence suisse en cette année 2014.

Car je crois que le rôle central de la politique est de s’engager pour construire un monde meilleur pour ceux qui nous succèderont. Car je crois aussi que c’est par l’enthousiasme, l’énergie et les idées innovantes de la jeunesse que nous pourrons relever de nombreux défis qui se posent à notre planète et à nos sociétés. Nous devons donc à la fois la considérer, lui donner la parole et l’engager à prendre sa part de responsabilité.

L’une des mesures proposées par l’Agenda 2020 est de revoir le positionnement des Jeux Olympiques de la Jeunesse, afin de leur donner plus de visibilité. Les jeunes diraient probablement de les« booster » ! Cette idée me paraît porteuse car le sport occupe une place importante dans la vie des jeunes et il contribue à promouvoir des valeurs importantes pour la vie. On a donc toujours raison de chercher à mettre activement le sport au service de l’éducation et de la promotion de la jeunesse.

Mesdames, Messieurs,

Il y a tout juste 100 ans en ce mois de décembre 2014, un véritable miracle s’est produit. Un miracle de la paix, de l’humanité et du sport. A Noël 1914, entre les tranchées, les tirs se sont arrêtés et le combat a cessé pour un soir.

A un endroit entre la Flandre et le Nord de la France, les combattants se sont retrouvés pour célébrer cette « trêve de Noël » en jouant une partie de football !

Durant un bref instant de de grâce, ils n’étaient plus des ennemis qui s’entretuaient, mais des camarades, éloignés de leur famille, réunis par l’esprit de Noël et celui du sport.

A l’époque, ce miracle n’a pas duré. Le lendemain, la guerre a repris. Mais le match de Noël 1914, qui sera commémoré bientôt, nous donne aujourd’hui encore, 100 ans après, une émouvante leçon d’humanité et jette une merveilleuse lumière d’espoir qui illuminera éternellement les ténèbres de ce mois de décembre 1914.

Mesdames, Messieurs,

La Suisse, pays de paix, partage avec le CIO la conviction que le sport peut jouer un rôle positif, d’abord au sein de nos sociétés, dans les relations entre les individus, ensuite dans les relations internationales. Par les valeurs qu’il porte, le sport peut être un instrument précieux au service de l’éducation, de la jeunesse, du développement durable et pour un monde de paix. Et notre monde en a bien besoin !

Je me réjouis que le CIO s’engage d’un pas décidé dans cette direction, qui est celle de l’avenir. La Suisse est prête à porter avec vous ce flambeau, ce message de paix et d’humanité. Je vous souhaite plein succès dans les délibérations de cette importante session.


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Ultima modifica 29.01.2022

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