Le romanche à l’ONU

Actualités locales, 21.02.2019

Le romanche était à l’honneur de la conférence sur le multilinguisme organisée par l'Office des Nations Unies à Genève (ONUG). A l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) rappelle son engagement pour la diversité linguistique.

21.02.2019
Journée internationale de la langue maternelle au Palais des Nations © DFAE

«Alegra !» C’est par une salutation en romanche que Fabia Caduff, journaliste politique à la Radiotelevisiun Svizra Rumantscha (RTR), a débuté sa prise de parole lors de la conférence «Préserver la diversité linguistique à l'ère digitale» organisée au Palais des Nations à Genève. La Journée internationale de la langue maternelle est célébrée chaque année le 21 février. C’est la première fois que le romanche est valorisé lors d’une conférence à l’ONUG.

Madame Caduff a rappelé que le romanche est une langue nationale depuis 1938, suite à une votation populaire qui a rassemblé 92% d’avis favorables. Le rétho-romanche est aujourd’hui parlé par près de 60'000 personnes dans différents territoires en Suisse.

Elle a également souligné l’importance de la participation de la Suisse à de tels événements. «La diversité linguistique et le plurilinguisme appartiennent aux racines de la Suisse. Nous, Romanches, savons que nous sommes privilégiés par rapport à d’autres minorités linguistiques à travers le monde. Nous avons nos propres médias, des écoles, la langue est inscrite et protégée par la Constitution fédérale. J’espère que notre expérience peut inspirer d’autres minorités.»

La Suissesse a pris la parole au côté de trois autres invités: Andrew Bredenkamp, Président du Conseil d'Administration, Traducteurs sans Frontières ; Karmen Ramírez Boscán, fondatrice, Fuerza de Mujeres Wayuu (Force des femmes Wayúu) en Colombie, rédactrice, enseignante et blogueuse Wayuunaiki et Paulo David, chef de la Section des Peuples Autochtones et des Minorités, Sous-direction du droit, de l'Egalité et de la Non-Discrimination, Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme. Les débats ont porté plus spécifiquement sur les défis et les opportunités que représentent la technologie et internet pour la préservation des langues indigènes.

«La Suisse est un exemple formidable. Etat hôte, c’est aussi un pays définit par la diversité linguistique. Nous ne pouvions pas ne pas inviter la Suisse lorsque l’on parle de multilinguisme», a encore souligné Corinne Momal-Vanian, directrice de la Division de la gestion des conférences à l'Office des Nations Unies à Genève.

A l’occasion de cette journée, le DFAE rappelle son engagement pour la diversité linguistique et invite à célébrer la Journée dans autant de langues que possible pour rappeler que la diversité linguistique et le multilinguisme sont essentiels pour de favoriser la vitalité des sociétés et leur richesse culturelle.