L'humain au centre de l'ère digitale. Public et privé ensemble pour une utilisation de la technologie en faveur des populations.

Actualités locales, 22.01.2019

L'écosystème de la Genève internationale constitue un terreau idéal pour développer de nouvelles approches dans le domaine digital. En effet, plus de la moitié des institutions traitant des questions de gouvernance numérique, notamment des Nations Unies, sont basées à Genève. Par ailleurs considérée comme centre global des télécommunications, de la santé, du commerce, de la propriété intellectuelle, des droits de l’homme et du travail, la Genève internationale joue un rôle clé dans l’élaboration de normes et standards communs transversaux promouvant l’éthique digitale.

2019
La House of Switzerland du WEF 2019 © DFAE

Les nouvelles technologies produisent de nouveaux outils permettent d’atteindre les objectifs globaux de développement durable. L’intelligence artificielle permet par exemple d’analyser des images provenant de satellites ou de drones et ainsi faciliter l’action humanitaire, prévenir les catastrophes ou encore augmenter la productivité agricole. Dans le domaine médical, l’analyse de données permet notamment d’identifier des maladies et de personnaliser les traitements, ainsi que de mieux prévenir les épidémies.

Simultanément, l’impact des technologies soulève des défis de taille, notamment liés au fossé grandissant des inégalités, à la protection de la sphère privée et à l’éthique digitale. L’ère numérique transforme en profondeur les relations professionnelles, l’éducation ou encore le travail humanitaire - les populations vivant dans des situations de conflits armés étant particulièrement vulnérables et exposées aux risques liés à l’utilisation du numérique. Pour une organisation comme le Comité International de la Croix-Rouge, l’enjeu est notamment de s’assurer que les personnes soient pleinement informées et conscientes des risques du numérique.

Comment faire face à ces défis globaux ?

La clé d’une transition réussie repose sur le principe de placer l’humain au centre de l’ère digitale. Selon Swiss Re, partenaire de l'événement, il s’agit d’éduquer tout un chacun sur les risques inhérents à la numérisation et s’encourager à mettre en place des outils simples pour se protéger et maintenir une « hygiène personnelle en matière de digitale », tout en bénéficiant pleinement de son potentiel.

Une réponse globale est également indispensable, notamment pour protéger ceux qui n’ont pas les moyens de le faire. Les innovations technologiques doivent être accompagnées d'approches tout aussi novatrices en matière de gouvernance. Selon Brad Smith, président de Microsoft, le monde a fait des progrès ces deux dernières années pour la protection des individus dans l’espace digital, notamment avec le lancement du Tech accord, du Paris Call for Trust et du Geneva Dialogue. Mais toujours selon lui, il faudra au moins 10 ans pour développer de nouvelles normes et principes. Ce processus requiert une volonté politique et un espace neutre où toutes les parties prenantes - chercheurs et praticiens des secteurs privé et public - échangent et mettent en commun leurs idées afin de mener une action collective.

La Genève internationale, de par son écosystème et ses domaines de compétences, n’est plus que jamais le lieu idéal pour relever ces grands défis et c’est pourquoi la Suisse - en tant que membre pragmatique et innovante de la communauté internationale - promeut activement au World Economic Forum (WEF) à Davos le renforcement de la « Genève numérique ».