Améliorer la gestion des communes et augmenter la participation des citoyennes en Arménie


La photo est un portrait de Srbuhy Grigoryan, une journaliste arménienne qui a pu participer à l’élection pour le poste de maire de sa ville.
La journaliste Srbuhy Grigoryan a pu participer à l’élection pour le poste de maire de sa ville grâce à une campagne de crowdfunding organisée au travers du projet. © PNUD

La Suisse accompagne le gouvernement arménien dans ses plans de réforme territoriale et administrative, plus précisément au niveau du processus de fusion des communes qui engendre souvent des craintes de la part de la population. Au programme : guichets uniques, système de gestion électronique et renforcement de la participation des femmes en politique.

Pays/région Thème Période Budget
Arménie
Governance
nothemedefined
État de droit - démocratie - droits de l’homme
Décentralisation
Participation démocratique et société civile
19.05.2014 - 30.06.2019
CHF  8’025’000

La configuration territoriale et administrative en Arménie est très fragmentée : la moitié des 885 communes du pays comptait moins de 1000 habitants en 2016. Le problème est que plus les communes sont petites, plus il leur est difficile de fournir les services publics de base et d’entretenir les infrastructures en raison de ressources financières limitées. Il peut s’agir de services comme l’approvisionnement en eau et en électricité ou l’entretien d’écoles et de routes. La fusion de certaines communes est donc nécessaire : le gouvernement prévoit d’en réduire le nombre à 250, même si le processus provoque des craintes. Dans les très petites communes en particulier, les citoyens redoutent d’être négligés lorsqu’ils feront partie d’une plus grande structure. La Suisse s'efforce d'atténuer ces craintes en soutenant les communes concernées dans la mise en place de systèmes modernes de gouvernance qui sont source de confiance pour les citoyens.

Fusion des communes : qu’en est-il en Suisse ?

Article d’Avenir Suisse - Encore 2294 communes en Suisse

Moderniser les communes

La combinaison de plusieurs éléments permet de rendre les communes plus efficaces et d’intensifier les relations entre les citoyens et l’administration publique :

  • Des guichets uniques : ces lieux sont pensés pour simplifier les procédures bureaucratiques à la fois pour les citoyens et pour les communes. Les citoyens peuvent y payer des taxes, obtenir des permis ou encore rencontrer les employés pour des conseils.

  • Un système de gouvernance électronique sur mesure : le « Municipal Management Information System (MMIS) » permet aux citoyens de participer aux prises de décisions, d’avoir un accès facilité à l’information publique et il rend les services communaux plus rapides. Le système a déjà remporté plusieurs prix comme la récompense régionale de « meilleure solution électronique pour les municipalités » en 2016

  • Une méthodologie moderne pour orienter les budgets vers les résultats : cela permet de planifier les ressources financières et non financières de la commune selon ses plans de développement sur 5 ans en décrivant en détail les coûts des activités prévues

Encourager la participation des citoyennes

«Towards Change» était le slogan de Srbuhy Grigoryan lorsqu’elle a fait campagne aux élections de 2016 pour le poste de maire de Sisian, une ville de 16'000 habitants au sud de l’Arménie. Grigoryan est journaliste et enseigne la philosophie et la culture à l’université. Elle dirige le « Women’s Resource Center » de sa ville où elle emploie de nombreuses femmes qui fabriquent de l’artisanat à partir de laine, de bois et de tissus.

Depuis 2012, elle est la seule femme parmi les 15 membres du conseil communal de Sisian. En moyenne dans le pays, seulement 10% des autorités locales sont des femmes. En cause, des stéréotypes ancrés dans les mentalités qui empêchent les femmes d’occuper des postes décisionnels : « Il y a un célèbre adage, peut-être pas seulement en Arménie, qui dit que les politiques sont immoraux et les femmes devraient toujours être morales et décentes dans notre société » regrette Grigoryan.

Mais les stéréotypes ne sont pas le seul obstacle : pour se présenter à l’élection pour le poste de maire, chaque candidat doit soumettre une taxe d’enregistrement de 500'000 drams arméniens (environ 1000 CHF) alors que le salaire moyen par mois s’élève à 55'000 drams (environ 115 CHF). Srbuhy Grigoryan a alors pu compter sur l’aide du PNUD pour créer un compte de crowdfunding accompagné d’une vidéo professionnelle présentant son programme électoral. Le PNUD implémente la partie du programme qui vise à augmenter l’implication des femmes dans la politique. Grigoryan a ainsi pu récolter plus de fonds que nécessaires. Même si elle n’a finalement pas été élue, elle reste la première femme à avoir été candidate au poste de maire de Sisian.

Découvrez quelques activités de cette partie du projet en vidéo :