Comment la coopération internationale est-elle organisée au niveau mondial?

La coopération entre les différents pays donateurs est coordonnée par le Comité d'aide au développement (CAD), créé en 1961 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le CAD regroupe 29 États membres de l’OCDE ainsi que l’Union Européenne. La Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Programme des Nations Unies pour le développement ont le statut d’observateur.

Le CAD évalue les politiques et les pratiques en matière de coopération au développement et définit des orientations dans le but de renforcer l’efficacité de l’aide au développement. Son objectif général est l’instauration d’un développement durable. Dans cette optique, il contribue à favoriser une croissance économique bénéficiant aux pauvres, à lutter contre la pauvreté et à améliorer le niveau de vie dans les pays en développement.

Le CAD est également ouvert à des pays non membres qui participent aux efforts de coopération internationale. Le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie ou encore l’Afrique du Sud ont ainsi déjà pris part à des réunions du CAD.

Les contacts avec les autres pays donateurs jouent un rôle essentiel dans la coopération au développement. Pour maximiser l’efficacité de ses projets, la Suisse consulte les autres pays donateurs et coordonne son action au niveau mondial au sein d’organisations internationales ainsi que sur le terrain dans les différents pays partenaires. 

En tant qu’actrice de la coopération internationale, la Direction du développement et de la coopération (DDC) tient compte dans ses activités de l’engagement des autres pays donateurs. Pour ce faire, elle entretient des dialogues institutionnalisés sur la coopération au développement avec certains donateurs comme, entre autres, l’Union européenne. 

La Suisse est membre d’importantes organisations internationales (ONU, OCDE, Banque mondiale, etc.) et peut, à ce titre, participer activement à la définition de leurs politiques et programmes d’action. Elle aspire à jouer un rôle actif dans la maîtrise des enjeux mondiaux. La capacité d’influence à cet égard ne dépend pas simplement de la façon dont sont utilisées les ressources.

L’Agenda 2030 pour le développement durable a été adopté en septembre 2015 par tous les pays membres de l’ONU. Il constitue pour la communauté internationale le nouveau cadre de référence pour l’élaboration de solutions communes et inclut, outre le développement économique et social, la durabilité écologique. Ce programme prend également en compte le fait que le développement durable doit aller de pair avec la paix, la sécurité et le respect des droits de l'homme. 

Contrairement aux objectifs du Millénaire pour le développement, lesquels étaient axés sur les pays et les populations pauvres du Sud, les 17 objectifs de développement durable (ODD) et leurs 169 cibles intègrent de manière équilibrée les dimensions économique, environnementale et sociale du développement durable et sont universellement applicables. Tous les pays sont invités à intégrer les ODD dans des stratégies nationales et à contribuer à leur réalisation en fonction de leurs capacités et de leurs priorités. Le nouveau cadre de référence vise à instaurer d’ici 2030 un développement plus soucieux de durabilité. Ce cadre se réfère également à la gouvernance, aux droits de l’homme et à un développement dans la paix et la sécurité. 

La définition des ODD est l'aboutissement d'une large concertation, à laquelle ont participé des États et des experts internationaux, mais également des représentants de la société civile, du secteur privé, du monde scientifique et de la sphère politique. La Suisse a participé au processus d’élaboration et marqué de son empreinte l’Agenda 2030. Elle est ainsi parvenue à faire intégrer dans les ODD des aspects qui lui tenaient particulièrement à cœur, comme l’eau, la santé, l’égalité des sexes, la paix et le développement de sociétés ouvertes.

Agenda 2030 pour le développement durable

Fortes de longues années d’expérience et grâce aux moyens considérables dont elles disposent, les organisations multilatérales que sont les institutions financières internationales, les agences de l’ONU ou encore les banques de développement contribuent grandement à la résolution des problèmes mondiaux qui touchent les pays en développement. La Suisse apporte aux organisations multilatérales son savoir-faire, de même qu'un soutien technique et financier. Ce faisant, elle consolide son image à l’étranger et crée des conditions favorables au développement des réseaux internationaux et au renforcement de la collaboration avec d'autres pays.

Sur la totalité des fonds que la Suisse alloue à la coopération au développement, 22% bénéficient aux organisations internationales sous forme de soutien financier général (contributions aux ressources de base). Des 78% destinés à la coopération bilatérale, un cinquième est encore consacré à des projets réalisés directement sur place par des organisations multilatérales.

Au niveau international, la Suisse jouit d’une excellente réputation en matière de coopération au développement. Elle doit sa renommée à ses programmes exemplaires dans les domaines de la santé, de l’éducation ou encore de la décentralisation, à ses méthodes axées sur la pratique, ainsi qu’à son longue expérience d’État neutre dont l’action n’est pas dictée par des intérêts commerciaux ou géopolitiques cachés. 

La Suisse est donc un partenaire souvent sollicité pour coordonner des activités de coopération au développement avec d’autres donateurs et les adapter aux politiques des pays bénéficiaires. Dans la plupart des pays où elle mène des activités de coopération au développement, elle joue un rôle de premier plan dans les domaines de la santé, de la décentralisation, de l’eau ou encore de l’éducation, et ce en dépit d’une contribution financière plus modeste que celle d’autres pays donateurs. 

La Suisse est membre d’importantes organisations internationales (ONU, OCDE, Banque mondiale, etc.) et peut, à ce titre, participer activement à la définition de leurs politiques et programmes d’action. Elle aspire à jouer un rôle actif dans la maîtrise des enjeux mondiaux. La capacité d’influence à cet égard ne dépend pas simplement de la façon dont sont utilisées les ressources.

Le changement climatique, les crises alimentaires, les problèmes d’accès à l’eau et la question migratoire impactent de plus en plus les perspectives de développement des pays pauvres. Au travers de ses programmes globaux dédiés au changement climatique, à la sécurité alimentaire, à l’eau, à la santé et à la migration, la Suisse participe donc aussi au dialogue politique international consacré à la résolution des problèmes mondiaux. Pour mettre en place une gouvernance de la mondialisation qui soit propice au développement et axée sur la durabilité, la coopération bilatérale d'État à État n’est pas suffisante.  Aussi la Suisse travaille-t-elle conjointement avec des organisations multilatérales pour trouver des réponses aux défis planétaires.

Défis globaux

La coopération au développement passe exclusivement par la réalisation de projets et doit s’adapter à un monde en constante mutation. Elle doit également contribuer à une redistribution plus équitable des revenus de la planète générés par l’ouverture mondiale des marchés. Par ailleurs, les problèmes mondiaux, qui ne peuvent être réglés au seul niveau national, revêtent une importance croissante. Conséquence : activités multilatérales et coopération bilatérale sont devenues au fil du temps indissociables. La Suisse mise donc sur la complémentarité de ses instruments, autrement dit à la fois sur les projets bilatéraux et sur le soutien fourni à treize organisations multilatérales. 

Ces organisations disposent d’une masse critique, possèdent un savoir-faire reconnu et présentent des avantages indéniables s’agissant de la coordination et de la mise en œuvre de mesures internationales. La Suisse est représentée dans les principales banques de développement et organisations multilatérales.‑ Elle siège dans leurs organes directeurs et participe à l’élaboration de normes internationales. 

Elle sélectionne les organisations avec lesquelles elle collabore sur la base de quatre critères:

1. les intérêts économiques et les intérêts de politique extérieure de la Suisse;

2. l’importance de ces organisations pour la politique suisse de développement;

3. les résultats obtenus par ces organisations;

4. les possibilités d’influence sur la politique et les stratégies de ces organisations.