Une Africaine au barreau de Lyon

Actualités locales, 14.01.2019

Le 8 janvier dernier, la Béninoise Sylvie Bissaloue a prêté serment comme avocate à la Cour d’Appel de Lyon, en France. Elle devient ainsi la première Africaine à faire partie de l’ordre des avocats lyonnais. Un succès qu’elle doit principalement à ses brillantes études… et un peu à la Coopération suisse au Bénin qui lui a permis, il y a 12 ans, de commencer des études de droit dans son pays.

Education de filles
Doctoresse Sylvie Bissaloue, avocate au barreau de Lyon en France et ancienne allocataire des programmes d'éducation des fille de la Coopération suisse au Bénin - © MKLTA

Le 8 janvier 2019, la Doctoresse Sylvie BISSALOUE a prêté serment comme avocate à la Cour d’Appel de Lyon. Une première pour une femme d’origine africaine et un beau succès pour le programme d’appui à la promotion de l’Education des filles, lancé par la Coopération suisse au Bénin en 2000. Un programme réalisé en partenariat avec le Laboratoire d’Analyse Régionale et d’Expertise Sociale (LARES) qui a permis à près de 7000 Béninoises d’accéder à l’éducation et, pour une partie d’entre elles (environ 60%), à des formations jadis réservées aux hommes et aux classes sociales supérieures.

C’est ainsi que, en 2006, la jeune Sylvie Bissaloue, originaire de la Commune de Banikoara, au Nord du Bénin, intègre le programme éducatif suisse et fait, grâce à l’octroi d’une bourse, sa première rentrée universitaire à la Faculté de droit de l’Université de Parakou. Elle y fait un brillant cursus et remporte même le premier prix lors du concours d’art oratoire. Un premier succès qui lui offre l’opportunité d’effectuer un stage dans un cabinet d’avocat en France. Il n’en fallait pas plus pour propulser Sylvie vers les plus hauts sommets académiques français. Elle poursuit dès lors ses études à l’Université Aix Marseille où elle se spécialise en droit international et en droit des affaires. Elle y soutiendra, en 2016, sa thèse de doctorat sur la renégociation contractuelle en droit français et en droit de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires), avant de rejoindre, début 2019, l’ordre des avocats lyonnais.

Une « success story » qui répond parfaitement aux objectifs visés par le programme d’appui à l’éducation des filles mis en œuvre par la Suisse, à savoir : créer un vivier de femmes cadres qualifiées et compétentes, et favoriser l’éclosion d’un leadership féminin capable d’accéder aux plus hautes fonctions de décisions dans divers domaines (enseignantes, chercheures, préfet, avocate, maire, commissaire, ingénieure forestière, directrices techniques dans les ministères, etc.) Des conditions indispensables au développement économique et social du Bénin où les inégalités de genre persistent et où l’accès des filles à l’éducation reste largement insuffisant.