L’atelier était officiellement lancé par le représentant du préfet du Borgou, Euphraïm Lémou au siège de l’Association pour le Développement des Communes du Borgou (Adecob) à N’Dali. Le président de l’Adecob et maire de la commune de Nikki, Oumarou Lafia, la directrice générale de l'enseignement secondaire, Mariam Chabi Talata Zimé, le représentant du Lares, Dr Alix Servais Afouda et la coordonnatrice du projet EQuDeC, Esther Ogouniyi Adimi ont participé également à cet atelier.

Les objectifs de l’atelier étaient de :

• dresser le bilan des quatre années d’exécution du projet et plaider pour la pérennisation des bonnes pratiques au sein du programme ;
• susciter l’engagement des principaux acteurs du système pour la poursuite des bonnes pratiques ;
• mettre en place des stratégies pour relever les défis de l’éducation de base dans le Borgou ;

Bilan des résultats atteints

Dans le cadre de la convention avec les communes, quatre domaines ont bénéficié de l’accompagnement du projet EQuDeC. Il s’agit de (1) la préscolarisation, (2) la qualité de l’éducation, (3) la gouvernance locale de l’éducation et (4) l’éducation des filles. Les résultats majeurs atteints dans chacun des 3 domaines ont été présentés au cours de cet atelier.

• Pour la préscolarisation, on pouvait noter la création de 30 Centres Préscolaires Communautaires qui ont permis sur trois ans, à 4800 enfants d’avoir accès à la préscolarisation.
• Dans le domaine de la qualité de l’éducation, EQuDeC a soutenu les communautés pour le recrutement de 189 enseignants compétents avec des diplômes requis de 2014 à 2017. 1020 enseignants ont été initiés aux groupes d’entraide professionnel. Pour relever la faible coordination de l’éducation au niveau local, EQuDeC a installé 110 Comités Locaux de l’Éducation dans le Borgou avec 110 plans d’actions locaux de l’éducation.
• Le domaine de l’éducation des filles a permis l’installation des Clubs des Mamans et des Clubs de Lutte Contre la Déperdition Scolaire qui travaillent en synergie pour l’accompagnement et le maintien scolaire des filles et la responsabilité parentale dans l’éducation des enfants. Environ 1899 filles vulnérables ont bénéficié du soutien scolaire.

Grâce aux bonnes pratiques acquises par les acteurs à divers niveaux, les résultats atteints par le programme de 2014 à 2017 sont élogieux et méritent d’être dupliqués, étendus et pérennisés.

Le plaidoyer de la coordonnatrice à l’endroit des acteurs communaux

Afin de pérenniser les bonnes pratiques qui ont conduit aux résultats atteints et mettre en place des stratégies pour relever les défis de l’éducation de base dans le Borgou, la coordonnatrice du projet EQuDeC, Esther Ogouniyi Adimi a fait un plaidoyer à l’endroit des communes pour :

• la poursuite des initiatives de préscolarisation en milieu rural,
• le soutien à la mise en œuvre des plans d’actions de l’éducation des communautés,
• le financement de la formation professionnelle des jeunes déscolarisés vulnérables,
• initier un plaidoyer pour la plénitude des compétences des communes dans l’éducation de base,
• accompagner les communes dans le financement de la préscolarisation communautaire,
• réorganiser le fonctionnement des lycées des jeunes filles au Bénin en vue d’en faire des centres de formation d’élites féminines,
• accompagner des initiatives communautaires de lutte contre les facteurs de déperdition scolaire des jeunes filles.

Suite au plaidoyer de la coordonnatrice, les différents acteurs ont pris des engagements pour la poursuite des bonnes pratiques. Le Lares a promis de suivre lesdits engagement de prêt en vue de leur concrétisation.

Au vu des résultats obtenus et des bonnes pratiques acquises en quatre ans, le projet EQuDeC se présente comme un véritable outil permettant d’améliorer l’équité et la qualité de l’éducation de base dans les communes du Borgou. Cependant, d’énormes défis restent encore à relever par les différents acteurs impliqués dans le programme.

La soirée de projection du film « L’Ordre divin » qui s’est déroulée le mardi 8 mai 2018 dans la grande salle de cinéma Canal Olympia de Cotonou avait pour objectifs:

1) Partager avec le public béninois l’expérience suisse en matière de lutte contre les inégalités ;

2) Thématiser la question du leadership politique féminin dans le contexte béninois ;                 

3) Produire quelques recommandations pour les acteurs/bénéficiaires du programme de renforcement des capacités d’action des femmes (RECAFEM) financé par la Coopération suisse et mis en œuvre par les consortia RIFONGA/WANEP et BAANI avec l’accompagnement de Care International Bénin – Togo.

La discussion en panel qui a suivi la projection du film était animé par un représentant de la société civile, une ancienne députée à l’assemblée nationale, grande actrice de plaidoyer et de défense des droits des femmes, une jeune femme leader bénéficiaire du programme RECAFEM et un acteur politique. La modération était assurée par la Coopération suisse.

Centrée sur la promotion des droits des femmes au Bénin, la discussion a permis de recueillir les impressions des panélistes sur le film, de même que les leçons apprises. L’expérience présentée dans le film, celle de la longue lutte des femmes suisses pour obtenir le droit de vote en 1971, était transposée dans le contexte béninois pour établir des similitudes et rechercher des différences entre les deux contextes. De cet exercice, il ressort que les femmes béninoises ont déjà acquis le droit de vote et beaucoup d’autres droits depuis longtemps. Mais l’application des différentes lois demeurent un défi. Les femmes béninoises continuent de lutter pour leur bon positionnement dans les instances de prise de décision notamment politique. Le faible taux de leur représentativité au sein des conseils communaux et municipaux (3 femmes sur les 77 maires soit 3,80%), dans l’administration déconcentrée de l’Etat (1 femme sur les 12 préfets) ou encore au sein du gouvernement actuel (4 femmes sur les 22 ministres) ou de l’assemblée nationale (7 femmes sur les 83 députés) était thématisé pour motiver les participant-e-s à continuer la lutte pour plus d’équité entre homme et femmes au Bénin.

Les panélistes ont saisi l’occasion pour prodiguer aux jeunes femmes leaders du programme RECAFEM, venues nombreuses à la soirée, des conseils pour leur permettre de réussir en politique ou dans leur carrière.