Paix durable et sociétés non-violentes

Paix durable et sociétés non-violentes
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Paix durable et sociétés inclusives

Il est évident que le développement durable est impossible en l’absence de paix et de sécurité personnelle. Il existe souvent un lien direct, voire un lien de cause à effet, entre, d’une part les problèmes de développement et, d’autre part, les questions liées à la violence, aux conflits et à la vulnérabilité. Ainsi, les indicateurs d’un faible niveau de développement, tels que p. ex. un niveau d’éducation faible et des emplois en nombre insuffisant, la faiblesse des institutions et de la gouvernance, l’absence d’état de droit, des inégalités importantes, des violations des droits de l’homme, l’exploitation non durable des ressources naturelles, ont été identifiés à de nombreuses reprises comme facteurs favorisant aux niveaux local, national et mondial la violence, les conflits, l’impunité, les contextes fragiles et la vulnérabilité aux crises. Les problématiques liées à la violence, aux conflits et aux contextes fragiles enfreignent de manière significative la réalisation des objectifs pour un développement durable. De même, ces conditions sont la cause de décès et de blessures, provoquent le déplacement de personnes, anéantissent le capital physique et social, dégradent l’environnement et l’économie, découragent les investissements et déstabilisent ou empêchent la disponibilité de produits et de services de base.

Dans ce contexte, il n’est guère surprenant qu’aucun OMD n’ait encore été atteint dans les Etats en conflits ou dits fragiles, qui ne comprennent pas moins de 1,5 milliard de personnes. Inversement, on constate dans de nombreux pays que le rétablissement de la paix et de sociétés inclusives entraîne des progrès rapides dans le domaine des OMD.

Il faut savoir que la violence, les conflits, les contextes fragiles et l’insécurité sont rarement uniquement d’origine nationale et que leurs répercussions vont au-delà des Etats concernés. Les dimensions politiques et économiques régionales et mondiales ne sont pas à négliger. La présence de réfugiés et de personnes déplacées pèse sur les capacités des pays et des régions de destination, et se traduit par une perte de capital humain dans les régions d’origine. De plus, les régions fragiles où l’état de droit est défaillant tendent de plus en plus fréquemment à devenir des plaques tournantes de la criminalité (mondiale), de la traite d’êtres humains ainsi que du trafic de drogue, de matières premières et d’armes, menaçant non seulement le développement des Etats concernés, mais pouvant également être la cause de conflits, de violence et de vulnérabilité aux crises dans des régions éloignées.

La Suisse se prononce en faveur d’un cadre qui favorise la paix, des sociétés inclusives et la primauté du droit tout en permettant d’agir sur les causes et les facteurs susceptibles d’engendrer de la violence, des conflits et de la fragilité. A cet égard, elle défend l’idée d’un objectif spécifique et d’une approche transversale.

Un objectif spécifique pourrait inclure les sujets suivants :

La sécurité personnelle et la réduction du nombre de victimes de conflits et de violences, l’accès à la justice et au traitement formel et informel des conflits ainsi que le renforcement de la résistance aux crises vis-à-vis de tensions internes et externes.

Parmi les facteurs à intégrer figurent:

La prévention et la protection contre les violences, en particulier faites aux femmes et aux filles, l’inclusion sociale, la cohérence des politiques nationales et internationales, la primauté du droit, la mise en place des conditions nécessaires au développement de la société civile, le traitement des violations des droits de l’homme passées, un meilleur respect du droit international humanitaire et la garantie d’un espace dédié au travail humanitaire, l’égalité des genres et la participation égale des femmes à la prévention et la réduction de la violence, la promotion de la diversité culturelle ainsi que l’accès aux ressources naturelles et culturelles.