Des délégations étrangères découvrent la formation professionnelle duale

Article, 22.06.2016

La DDC a invité plusieurs délégations de pays partenaires à visiter une école technique, un centre de formation en agronomie et une entreprise dans la région de Winterthour, donnant à ses hôtes l’occasion d’observer les étudiants au travail et de s’initier ainsi au modèle suisse de la formation professionnelle duale. Cette manifestation a été organisée le 20 juin 2016 à Winterthour dans le cadre du deuxième Congrès international sur la formation professionnelle.

Une délégation étrangère écoute les explications d’un instructeur à l’école technique de Winterthour (Schweizerische Technische Fachschule Winterthur).
La délégation étrangère pendant sa visite au STFW. © STFW

L’ambassadeur Thomas Greminger ouvre la journée de la formation professionnelle organisée par la DDC au Casinotheater de Winterthour en expliquant que le système dual repose sur l’enseignement équilibré de diverses compétences. Il s’adresse à un public composé de membres du gouvernement de pays partenaires, de responsables de projets de la DDC ainsi que de représentants de l’économie privée et de l’administration. Ses hôtes, issus de 25 pays, ont été invités à découvrir le modèle suisse de la formation professionnelle duale, d’abord par des exposés, puis par une rencontre avec des élèves en apprentissage.

La perméabilité – avantage incontesté du système suisse

La professeure Cornelia Oertle, directrice de l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle, souligne les avantages du système suisse, notamment sa souplesse, précisant qu’il permet aux apprenants de garder toutes les options de carrière professionnelle ouvertes, quelles que soient les filières qu’ils ont choisies. Elle relève par ailleurs que les hautes écoles spécialisées offrent des formations qui peuvent réellement rivaliser avec celles des universités.

La DDC considère la qualification professionnelle comme un préalable au développement économique et social personnel, indique Brigitte Colarte-Dürr, spécialiste du domaine. Elle explique que l’un des objectifs de la DDC est d’étoffer les excellentes offres de formation et de perfectionnement des pays partenaires, veillant en particulier à en garantir l’accès aux personnes vulnérables : jeunes, femmes, minorités ethniques, populations rurales, personnes frappées par la pauvreté et le chômage.

Lors des séances de questions-réponses qui succèdent aux exposés, il apparaît que les formations professionnelles souffrent de la comparaison avec les prestigieuses formations universitaires. Brigitte Colarte-Dürr confirme ce constat et explique qu’en retraçant l’histoire de personnalités qui ont réussi et en exposant la diversité des perspectives de carrière, on peut promouvoir le degré d’acceptation de ces formations, en particulier auprès des parents d’adolescents.

Sibylle Schmutz, responsable du secrétariat du Comité des pays donateurs Formation professionnelle duale, présente cet organisme, mis sur pied par la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche et le Liechtenstein dans le but de promouvoir l’approche de la formation professionnelle duale dans le cadre de la coopération au développement et de permettre aux pays partenaires de mieux tirer profit de ce modèle. Le comité a créé une plateforme d’information et d’échange et offre un soutien thématique à ses membres et partenaires.

Promouvoir l’autonomie au travail

L’après-midi, deux groupes sont formés, dont l’un visite l’école technique de Winterthour (Schweizerische Technische Fachschule Winterthour ; STFW) et l’autre un centre de compétences en matière d’agronomie et d’alimentation. Le premier groupe se rend à l’école technique, dans les ateliers où sont formés les mécaniciens sur auto, les assistants en maintenance d’automobiles, les carrossiers et les serruriers sur véhicules. Des jeunes gens en bleu de travail y examinent des moteurs, cherchant à identifier les problèmes.

Une voix s’élève : « Ce n’est pas comme cela que vous ferez fonctionner ce moteur. » Un instructeur est en discussion avec deux élèves. Ici, les apprenants cherchent une solution par eux-mêmes avant de demander conseil à l’enseignant, explique Erich Meier, recteur de l’école. Intéressés, les visiteurs parcourent les couloirs bordés de carrosseries de différentes marques et couleurs en prenant des photos. 

Mécanicien auto, puis policier

Un jeune mécanicien en formation, très concentré, travaille sur une pièce de moteur. « Je voudrais terminer mon apprentissage, travailler quelques années comme mécanicien, puis entrer à l’école de police », répond-il lorsqu’un membre de la délégation bolivienne le questionne sur ses projets d’avenir. Les étudiants de cette école suivent des cours inter-entreprises pendant quatre semaines environ et acquièrent les compétences de base de leur métier.

La visite se poursuit auprès des serruriers sur véhicules et des soudeurs : les premiers sont occupés à limer des pièces métalliques, les seconds, équipés de lunettes de protection, manipulent des fers à souder à l’intérieur d’une cabine. Les techniciens en ventilation comprennent des jeunes issus de l’immigration, notamment d’Erythrée. Ils ont la possibilité de suivre pendant douze mois un programme appelé Riesco afin d’acquérir une formation pratique de base dans les domaines de l’automobile et du bâtiment.

Modélisation en 3D

La prochaine étape conduit les hôtes étrangers dans l’entreprise Engie de Winterthour, où le groupe rencontre un futur technicien en ventilation en deuxième année de formation. Calme et concentré, celui-ci élabore un modèle d’aération en 3 dimensions pour un appartement. « L’air entre par ici et sort par là », explique-t-il aux visiteurs qui se sont rassemblés autour de son ordinateur.

Un représentant du ministère cubain de la formation veut savoir combien il gagnera une fois son apprentissage terminé. L’élève se tourne alors pour la première fois vers la formatrice assise en face de lui et l’interroge du regard. L’hôte cubain obtient une réponse à sa question : le technicien fraîchement émoulu empochera un salaire brut d’environ 4500 CHF. 

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