11.03.2025

Discours de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider à l’occasion de la 69e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies à New York. Seules les paroles prononcées font foi (solo in francese).

Il y a 30 ans, 189 Etats ont signé un engagement historique pour faire avancer l’égalité de genre à l’échelle mondiale. Présente à Pékin pour représenter la Suisse, ma prédécesseuse Ruth Dreifuss déclarait que «la stagnation – voire même des retours en arrière – sont toujours possibles». Elle s’inspirait de Simone de Beauvoir et de sa célèbre phrase: «Il suffira d'une crise pour que les droits des femmes soient remis en question.» Je m’inscris dans leur sillage: pour la Suisse, il y a lieu de faire preuve de vigilance; aucune régression des droits humains n’est acceptable, que ce soit à l’encontre des femmes, ou de tout autre groupe social. Et nous saluons l’adoption de la déclaration politique qui témoigne de notre engagement collectif et de notre capacité à surmonter nos différences et à œuvrer ensemble pour des objectifs communs.

Ces trente dernières années, des progrès essentiels ont certes été réalisés. Mais le chemin est encore long, très long. Aujourd’hui, je pense à Petra, violentée par son mari dans un quartier tranquille d’une petite ville suisse. Je pense à Amy, adolescente texane, enceinte, cherchant un accès à des services de planification familiale. Je pense à Roya, en Afghanistan, à qui on a retiré le droit d’étudier, de travailler, de se déplacer, de parler, de chanter, de rêver. Je pense à toutes ces femmes et ces filles dont les droits fondamentaux sont menacés, voire bafoués.

Cela fait trente ans que notre objectif vise à garantir leurs libertés fondamentales, à leur proposer de véritables perspectives. Nous avons progressé, mais pas suffisamment. A l’heure où des voix fortes, cherchent à diviser l’humanité en groupes inégaux, nous optons sans équivoque pour la défense et le respect des droits humains qui sont le fondement d’une vie digne et d’un progrès pour l’humanité. En Suisse, des avancées récentes témoignent de notre volonté de voir traduits dans la réalité, les droits inscrits dans notre Constitution:

  • la première stratégie nationale pour l’égalité est en place;
  • des actions coordonnées entre Etat fédéral, cantons, communes et ONG ont été prises pour prévenir et combattre toute forme violence à l’encontre des femmes;
  • notre cinquième plan d’action «Femmes, paix et sécurité» est en cours d’élaboration.

En matière de politique extérieure, la promotion des droits des femmes demeure une priorité. La Suisse réaffirme son engagement en faveur de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité. Il ne peut y avoir de paix durable sans une participation pleine et égale des femmes dans tous les domaines de la vie publique: en politique, dans l’économie, l’administration, et la justice. Ainsi, nous nous engageons à garantir leur participation à la prévention des conflits et aux processus de paix, et à renforcer leur protection contre la violence sexuelle et basée sur le genre.

Partout dans le monde, les priorités validées il y a 30 ans par le processus de Pékin restent d’actualité. La violence fondée sur le genre persiste. Les transitions globales, qu’il s’agisse des évolutions démographiques, de la transition écologique ou encore de la transformation numérique, frappent de manière disproportionnée les femmes et les filles. Plus encore: les acquis sont mis sous pression.

Plus que jamais, l’égalité entre femmes et hommes, dans leur définition biologique ET sociale, est une responsabilité collective. Nous ne devons pas laisser la misogynie se banaliser et devons dénoncer les discriminations, promouvoir et défendre l'autodétermination des femmes, dans tous les domaines de la vie. Nous devons former des alliances sur la base de nos aspirations communes. Nous devons prendre position et encourager les autres à faire de même. Nous ne devons pas relâcher nos efforts, nous devons résister, continuer et progresser vers davantage d'humanité.

Nos populations comptent sur nous. Si nous n’agissons pas aujourd’hui, les engagements pris il y a 30 ans ne suffiront pas à convaincre les générations futures. La Suisse appelle tous les États à accélérer le progrès. L’égalité ne se marchande pas, elle se construit. Soyons déterminés!

Pour des raisons d’agenda, le discours de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider lors du débat général de la CSW a été lu par la co-directrice du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes Stéphanie Lachat.

 


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Ultima modifica 29.01.2022

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