17.03.2025

Discorso della consigliera federale Elisabeth Baume-Schneider in occasione della Conferenza sulla protezione e la promozione delle minoranze nazionali in Svizzera. Fa stato la versione orale (solo in francese e tedesco).

«Es gibt nichts Gutes, ausser man tut es.» Dieser Satz von Erich Kästner wäre ein perfektes Motto für das Thema dieser Tagung. Denn heute geht es nicht nur darum, die Wichtigkeit des Schutzes von Minderheiten zu betonen – sondern ganz konkret darum, wie es uns gelingen kann, den Minderheitenschutz im Alltag zu verankern. Es geht um die gelebte Realität, um zielführende Massnahmen, mit anderen Worten: Um politisches Handeln.

La protezione delle minoranze non è soltanto un dovere legale o uno slogan, ma un valore indissociabile dalla democrazia stessa. Come potrebbe essere altrimenti?

La protecziun da las minoritads n’è betg mo in’obligaziun giuri dica u in slogan. Ella è ina valur nunseparabla da la democrazia sezza. Co pudess quai esser auter?

La protection des minorités n’est pas un concept qui se laisse corseter dans une dimension d’obligation légale ou de slogan, elle est une valeur indissociable de la démocratie elle-même. Comment pourrait-il en être autrement?

Quand l’opinion de la majorité est la seule à s’exprimer, à compter, le risque de dérive vers une situation de «tyrannie de la majorité» devient réalité. Un danger identifié au XIXe siècle déjà et qui menace encore aujourd'hui. Il suffit de penser à la montée en puissance des «démocraties illibérales», qui n’hésitent pas à afficher leur méfiance – et parfois même leur franche hostilité – vis-à-vis de minorités.

Il peut sembler aisé de pointer du doigts les dérives observées à l’étranger. Mais nous ne pouvons pas, nous ne devons pas fuir nos propres responsabilités; il est de notre devoir de rester vigilants quant à l’évolution de la situation, quant aux faits observés, quant aux silences dans notre propre pays. La Suisse, avec ces multiples identités linguistiques, culturelles et religieuses, est fondée sur des valeurs fondamentales de partage et d’égalité; la préservation et la promotion de cette diversité ainsi que la protection de nos minorités en font intégralement partie.

Nous avons pleinement conscience de l'immense potentiel culturel, créatif et économique dont un pays peut bénéficier s'il protège les droits de ses minorités et les traite d'égal à égal. En d’autres termes, la diversité ethnique, culturelle et religieuse sous toutes ses formes renforce notre société. Enfin, la reconnaissance et la promotion des droits des minorités contribuent de manière décisive et positive à la cohésion, ainsi qu’à la prospérité de notre pays. Protéger ses minorités est une responsabilité partagée, qui se doit d’être portée par nous toutes et tous. En protégeant, en prenant la défense de nos minorités, c’est de l’ensemble de notre population que nous prenons soin.  

En février 2023, le Comité consultatif de la convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales, dans son cinquième avis, a émis d'importantes recommandations à la Suisse. Elles abordent des questions centrales liées à la protection des minorités et nous livrent une précieuse orientation sur la manière dont nous pouvons continuer à faire progresser nos politiques.

La conférence d'aujourd'hui traitera en profondeur de ces recommandations. Il me tient à cœur de mettre en relief l’importance de la prévention et de l’information documentée, dans le domaine scolaire notamment. Pour être en mesure de développer des réponses rassembleuses, il est essentiel de donner à connaître la réalité. Il en va ainsi par exemple de la protection du mode de vie nomade des Yéniches et des Manouches/Sinti.

Les discussions actuelles sur les droits des minorités en Suisse, ainsi que dans le monde entier, sont malheureusement marquées par une hostilité et une polarisation croissantes. Les signalements d’actes de racisme – par exemple, le racisme anti-musulman – ont massivement augmenté en 2024. Une recrudescence problématique qui nous inquiète, au même titre que nous inquiète la recrudescence de l’antisémitisme et des incidents à caractère antisémites constatés en Suisse.

Dresser un tel constat ne suffit pas. Il est indispensable de réagir, en tant que société, de manière solidaire et déterminée en tant que personne également pour lutter contre toute forme de discrimination.

La protection de la communauté juive en tant que minorité nationale, doit être respectée et protégée, tout comme doivent l’être également les communautés yéniches, manouches/Sinti, ou tout autre groupes minoritaire victime de racisme. La protection des minorités ne saurait être sélective. Chacune et chacun y a droit.

Ein Gutachten vom Professor Oliver Diggelmann, das der Bundesrat in Auftrag gegeben hat, hat kürzlich anerkannt, dass das brutale Vorgehen von privaten Organisationen aber auch der Behörden im 20. Jahrhundert gegen Jenische und Sinti nichts anderes waren als das, was wir heute als Verbrechen gegen die Menschlichkeit bezeichnen. Dieses düstere Kapitel unserer Geschichte zeigt auf erschütternde Weise, wie der Staat Handlungen ermöglicht und unterstützt hat, die Menschen in ihrer Würde und ihrem Leben verletzt haben.

Das Programm «Kinder der Landstrasse» der Stiftung Pro Juventute steht heute exemplarisch für diese Verfolgung. Die personellen Verflechtungen mit der Stiftung, die Mitfinanzierung des «Hilfswerks» und seiner Tätigkeiten sowie die routinemässige Kooperation von Kantonen und Gemeinden mit dem «Hilfswerk» machten den Staat zu einem für das Geschehen unverzichtbaren Mit-Akteur. Um es ganz deutlich zu sagen: Zu einem unverzichtbaren Mit-Täter. Und das bis hinauf in den Bundesrat. Denn zwischen 1924 und 1952 war jeweils ein Mitglied des Bundesrates als Präsident des Stiftungsrates von Pro Juventute tätig. Folglich war es konsequenterweise am heutigen Bundesrat, zu seiner Verantwortung zu stehen.

Zur politischen Verantwortung gehört auch eine umfassende Aufarbeitung. Es ist von zentraler Bedeutung, dass diese in enger Zusammenarbeit mit den Jenischen und Sinti geschieht. Denn nur gemeinsam können wir das erlittene Leid verstehen und verarbeiten. Nur eine Schweiz, die die volle Verantwortung übernimmt für ihre Handlungen, kann eine humane Schweiz sein. Die selbstkritische Auseinandersetzung mit unserer Geschichte ist ein entscheidender Schritt hin zu einer inklusiveren Zukunft. Minderheitenschutz und die Bekämpfung von Rassismus sind keine abstrakten Konzepte, sondern alltägliche Herausforderungen, die unser aktives Engagement erfordern.

Die vom Parlament im letzten Sommer beschlossene Strategie sowie der Aktionsplan zur Bekämpfung von Rassismus und Antisemitismus, an dem die Fachstelle für Rassismusbekämpfung aktuell arbeitet, stellen eine Chance und Verantwortung dar, Rassismus in all seinen Formen zu bekämpfen. Es ist unerlässlich, dass die Rechte von Minderheiten – wie der Jenischen, Sinti/Manouches und der jüdischen Gemeinschaften – gewahrt und gestärkt werden, um eine gerechte und inklusive Gesellschaft zu schaffen, in der alle Menschen gleiche Chancen erhalten.

Sommes-nous vraiment la société solidaire, juste, égalitaire, inclusive et démocratique dont nous nous revendiquons si volontiers? Le caractère solennel du préambule de notre Constitution: «La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres», aujourd’hui comme hier, nous concerne toutes et tous. Je m’engage à continuer à construire, de manière collective et intégrative, une société respectueuse au quotidien des droits et des libertés de chacune et chacun.

J’ai débuté mon propos avec une citation et le termine avec Bernanos qui écrivait en 1945: «La plus haute forme de l’espérance est le désespoir surmonté.» Espérer n’est pas le contraire de désespérer. Au contraire, l’espoir nous permet de regarder l’avenir incertain en face. Développer une compréhension fine et une conscience forte des mécanismes qui favorisent les actes discriminatoire nous permet de réagir le plus en amont possible afin que les minorités, chaque minorité occupent véritablement la place qui est la sienne dans notre société.


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Ultima modifica 29.01.2022

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