21.05.2015

Bernex/GE, 21.05.2015 - Discorso del Consigliere federale Didier Burkhalter in occasione dell'Assemblea generale della PLR del Cantone di Ginevra - Fa stato la versione orale

Oratore: Didier Burkhalter

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Merci !

Merci de votre invitation, merci surtout de votre engagement, quotidien, dans chaque commune, pour faire de la politique, donner des perspectives à chaque être humain.

Et merci de me donner la possibilité de vous parler de notre pays, de notre avenir commun, de l’engagement de la Suisse.
 
L’engagement de la Suisse ? J’aimerais commencer par une image : des camions, de la poussière, mais un drapeau d’espoir surtout. Cette image apparemment banale, c’est l’impartialité, l’humanité et l’efficacité.

Il y a quelques jours, la Suisse a conduit le premier grand convoi humanitaire à intervenir deux côtés de la ligne de contact, dans la région de Donetsk, en Ukraine.

Ces 15 camions sur lesquels flotte presque naturellement la croix fédérale, transportent des produits pour rendre l’eau saine et potable, et cela pour 3,5 millions de personnes pendant deux mois. Et on veut le refaire pour assurer une demi-année.

Cette action ne fait pas de distinction entre les gens qui manquent d’eau – d’un côté ou de l’autre de la ligne de contact ; du côté contrôlé par les forces gouvernementales ou du côté contrôlé par les séparatistes.

La Suisse est un pays qui aime l’humanitaire. Un pays qui veut être un pont entre les régions ou les pays en conflit. Un pays généreux, aux valeurs fortes. Un pays qui sait aussi qu’il est de son intérêt de vivre dans un monde plus sûr plutôt qu’une planète minée par les crises et les guerres.

Un pays aussi qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue.

Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp.

Un engagement pour aujourd’hui et pour demain

Chers Amis,

Un mot du cœur, personnel, pour Genève :
Juste après l’Uni, je suis venu à Genève pour y travailler et je suis reconnaissant d’y avoir trouvé du travail. Avec ma future épouse, nous avons habité quelque temps dans une petite chambre d’une petite rue, appelée… la Grand-Rue ! Ce fut l’un des temps heureux de ma vie ; alors, chez vous, je me sens un petit peu chez moi !

Et puis, ce sentiment ne s’éloigne pas avec le temps. Il se fortifie même : car nombre de mes collègues ministres des affaires étrangères me demandent souvent « comment ça va à Genève », comme si c’était la capitale du pays et oubliant Berne. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cela que vous m’avez malicieusement invité à Bernex !

Mais revenons à la jeunesse ! Non pas la mienne, cette fois-ci, mais celle de notre pays.
 
Elle doit être au cœur même de la politique. Car la politique c’est avant tout préparer l’avenir pour que demain soit un peu meilleur qu’aujourd’hui, préparer un monde accueillant pour les générations futures. Faire de la politique, c’est aimer la jeunesse.

Notre parti l’a toujours compris. Et cela se voit ! A Genève et à Bernex en particulier, cela se traduit concrètement par les excellents résultats des dernières élections dont j’aimerais vous féliciter toutes et tous.

Toute bonne politique est un souffle d’espoir ; ce genre de souffle chaud qui nous tourne vers l’avenir, vers la construction de demain. Il nous faut mettre, aujourd’hui, des priorités qui sont les bonnes pour demain.

Nous devons utiliser la liberté qui nous est donnée, aujourd’hui, pour assurer la liberté de nos enfants et petits-enfants, de ceux aussi qui ne sont pas encore là aujourd’hui. Nous devons faire preuve de responsabilité dans l’utilisation de notre liberté, à court comme à long terme ; dans l’heure présente et pour les prochaines générations.

On parle beaucoup de « développement durable », d’ « agenda post 2015 ». Ces termes, devenus un peu technocratiques, ne doivent pas cacher l’essentiel : c’est aujourd’hui qu’on prépare la réalité et la force des sourires de demain.

Cette question est au cœur de nombreux défis auxquels doit faire face notre planète ; des défis pour lesquels on travaille à des solutions ici même, à Genève - la Genève internationale… La Suisse internationale par Genève… Le don de notre pays au monde.

Et notre pays s’est orienté de manière aussi constructive, déjà depuis la création de l’Etat suisse moderne, en 1848, grâce au radicalisme et au libéralisme.

Depuis lors, notre parti a, de tout temps, contribué à la liberté, à la sécurité et à la prospérité de notre pays et de ses habitants – trois principes fondamentaux inscrits dans notre Constitution fédérale ; trois priorités assignées à la politique étrangère de notre pays. Le parti libéral-radical s’est de tout temps battu pour que cet oxygène de liberté, ce fondement de sécurité et cette chance de prospérité se transmettent constamment aux générations futures.

Aujourd’hui, la Suisse se porte bien ; aux yeux du monde, j’ai même parfois l’impression qu’elle est « miraculeuse » : l’un des pays les plus prospères de la planète, alors qu’elle ne dispose d’aucune matière première dans son sol.
 
Elle est à la pointe mondiale en matière de compétitivité et d’innovation ; elle n’a pas connu de guerres et de violence depuis qu’un général que Genève a offert à la Suisse, Guillaume-Henri Dufour, a mis fin au dernier conflit qui secoua la Confédération, il y a plus de 150 ans.

L’espérance de vie est en Suisse parmi les plus élevées de la planète. La Suisse est un des pays les plus globalisés ; elle fait partie des 20 premières économies du monde – ce qui pour un Etat de 8 millions d’habitants est loin d’être banal (même si les Suisses eux-mêmes semblent l’estimer normal).

Bref, il y a objectivement beaucoup de positif. Et quand on y ajoute la vue sur les lacs (et je ne ferai aucune distinction ce soir), alors on comprend que les Suisses aient récemment été « scientifiquement » identifiés comme les gens les plus heureux de la planète !

Je ne suis pas sûr que l’on soit toujours conscient d’être un tel pays « heureux » ; et parfois, de par le monde, je suis passé par des villages où les gens n’ont rien, mais où les enfants rient et sourient pour presque rien…

Mais je suis sûr que notre pays a d’excellentes cartes en main pour que ce « bonheur » dure : son économie libérale et donc aussi basée sur le partenariat social responsable (qui parle des gens plutôt que des grèves); sa stabilité financière – grâce à l’idée libérale du frein à l’endettement (qui permet à l’Etat de garder de marges de manœuvre pour l’avenir) ; le lien étroit entre citoyens et Autorités – qui passionne à l’étranger où l’on continue de me parler avec un étonnement qui… m’étonne de cette photo d’un président attendant son train seul sur le magnifique (et désormais mondialement connu) perron de la gare de Neuchâtel ; son ouverture maîtrisée sur le monde (qui implique un constant et exigeant débat dans une démocratie directe) ; sa constante recherche du consensus, son partage du pouvoir qui intègre toutes les régions et toutes les forces du pays pour gagner la stabilité.

C’est sur ces valeurs-là qu’il faut veiller. Ce sont ces valeurs-là qu’il ne faut pas perdre. C’est de ces valeurs-là qu’il faut parler ouvertement avec toutes et ceux qui sont et font ce pays. C’est à leur cœur que ces valeurs doivent s’adresser. Et c’est pourquoi il faut s’engager avec conviction dans la période des élections, dans cette période de débat pour les valeurs fondamentales du pays, ces valeurs qui sont même bien plus fortes que le franc fort, ces valeurs qui résonnent radicalement et avec liberté depuis 1848...

Relations de la Suisse avec ses voisins et avec l’Union européenne

La politique étrangère n’a rien… d’étranger à tout cela, bien au contraire ! Elle veut aussi faire rayonner les valeurs fortes de la Suisse. Elle se nourrit de ce que l’on a de plus fort à l’intérieur pour aider le monde qui est le nôtre : la paix, les droits de l’homme, la démocratie, la lutte contre la pauvreté et celle pour l’environnement. Ces cinq valeurs promues par la politique étrangère de la Suisse, c’est aussi la Genève internationale à la puissance cinq !

Dans ce monde en plein bouleversement, nous avons fixé nos priorités nationales de politique étrangère. En deux mots comme  cent : l’Europe et la paix.
 
D’abord, l’Europe et nos voisins : le Conseil fédéral (avec les cantons et les communes) s’est mobilisé en équipe pour renforcer les liens de voisinage, pour intensifier les contacts. Pour remplacer les problèmes de voisinage par des solutions pragmatiques, avec opiniâtreté, et dans l’intérêt mutuel. D

De plus, nous avons aussi voulu porter des projets et des valeurs fortes dans le monde, ensemble avec nos voisins ; comme pour le combat contre Ebola avec la France, comme pour la négociation des objectifs de développement durable de l’ONU où nous avons travaillé étroitement avec l’Allemagne et la France ; comme dans la lutte contre la peine de mort et pour les droits de l’homme ; comme pour la recherche si difficile de la paix face à la crise ukrainienne, en commun avec l’Allemagne en particulier, qui va bientôt connaître, l’an prochain, la présidence de l’OSCE.

Le Conseil fédéral se mobilise aussi pour donner un avenir à notre relation avec l’Union européenne.

La voie bilatérale, le rocailleux chemin des accords bilatéraux sectoriels, nous permet de garantir notre prospérité tout en assurant notre indépendance. C’est la seule option qui permet de mariage de raison. C’est un intérêt mutuel avec un volume commercial, dans les deux sens, impressionnant : un milliard par jour ouvrable ! Et tous les emplois que cela signifie, pour les deux partenaires.

L’an passé, en février et en novembre, le peuple et les cantons se sont exprimés sur des initiatives relatives à la migration. La position est claire : le Souverain veut que l’on maîtrise mieux nous-mêmes notre destin en la matière et, en même temps, il veut donner une chance à la voie bilatérale en évitant des contraintes trop strictes.

Cette volonté du peuple constitue l’objectif stratégique principal poursuivi par le Conseil fédéral aujourd’hui.

Une première étape a été franchie avec le projet de loi de mise en œuvre qui se trouve en consultation jusqu’à la fin de ce mois.

Parallèlement, des discussions sont en cours avec l'Union européenne et les Etats membres en vue de trouver une solution qui permette de tenir compte des réalités migratoires. De tenir compte du fait que la Suisse, à elle seule, accueille presque le dixième de la libre circulation. Une personne sur 10 qui utilise la libre circulation des personnes en Europe le fait dans notre pays.

Ici, vous n’êtes qu’à quelques centaines de mètres de la frontière. Vous savez précisément la complexité et les enjeux, les difficultés et les chances, aussi, de l’immigration.

Et l’on ne peut pas vraiment dire que ce soit nouveau dans l’histoire de Genève : en 1550 déjà, l’afflux de huguenots doubla la population de Genève, lui donnant un élan et des savoir-faire qui font, aujourd’hui encore, la réputation de cette ville et de ce pays.

Si l’on veut non seulement préserver la voie bilatérale, mais aussi la développer, avec de nouveaux accords d’accès au marché ou en renforçant les anciens, alors il faut relever un second défi (après la libre circulation des personnes) : la réalisation d’un cadre institutionnel pour la relation entre la Suisse et l’Union européenne ; là nous sommes en négociation depuis un an et nous avons réglé à satisfaction, selon notre mandat, trois grands problèmes sur quatre : l’intégration du droit pour nos accords, la surveillance des accords et l’interprétation du droit. Reste le quatrième, à savoir le règlement des différends, qui pourra aussi se résoudre, vraisemblablement lors d’un accord global avec l’UE.

Si l’on parvient à faire cela et si les deux partenaires l’acceptent (donc : si le peuple suisse, qui aura le dernier mot, l’accepte), alors on aura donné une cure de jouvence à la voie bilatérale. La voie bilatérale aura démontré qu’elle peut être aussi le chemin commun vers le futur. Concrètement : que l’on a tout fait, à l’intérieur et vers l’extérieur, pour que chacun dans ce pays (et en particulier les jeunes) aient les meilleures perspectives de trouver un emploi ; mieux que partout ailleurs.

Je suis convaincu que nous devons réussir cela. La Suisse est un pays ouvert vers le monde.

Mais ses échanges avec les régions européennes proches sont tout simplement décisifs : le commerce avec la région Rhône-Alpes est comparable à celui que nous avons avec les puissances émergentes comme le Brésil, l’Inde ou le Mexique, où j’étais il y a quelques jours pour intensifier les liens.

Le succès de la Suisse passe par sa capacité à additionner les relations constructives : avec l’Europe et avec le reste du monde….
 
L’engagement de la Suisse pour la paix et la stabilité par Genève

...Un monde qui voit la paix et la stabilité en danger croissant.
Face à ces réalités de plus en plus dures, nous devons faire preuve, à nouveau, de nos forces : neutralité, solidarité et responsabilité.
 
La Suisse doit contribuer à la paix dans le monde. C’est dans notre intérêt. Si l’on veut une Suisse plus sûre, alors il faut aussi accroître la sécurité du monde. Et la demande est grande en cette période de crises.

Au fond, d’où vient cette extraordinaire flamme de paix qui illumine la Suisse ? Vraisemblablement de Genève, de cet esprit de Genève qui conjugue la solidarité envers les plus faibles avec la responsabilité pour l’humanité, pour cet idéal qu’est le droit humanitaire. Pour que notre croix blanche accueille la croix rouge.

Aujourd’hui, dans plusieurs régions, pas si loin d’ici, pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, ce droit humanitaire a sombré. La cruauté indicible des guerres et des crises qui nous entourent a fait reculer l’une de nos plus belles lumières : celle de la dignité humaine.
 
Neutralité, responsabilité, solidarité : la Suisse et Genève doivent s’engager. Nous nous devons, par exemple de réussir l’initiative que nous avons lancée avec le CICR pour faire mieux respecter le droit humanitaire, les droits élémentaires des plus faibles dans les conflits. Nous nous devons d’accueillir ici tout dialogue qui peut donner une lueur de plus à la paix. Nous nous devons de préparer ici les solutions pour les enjeux planétaires du climat ou du désarmement.

A l’étranger, dans ces moments qu’on qualifie d’informelle dans le langage diplomatique, l’on me dit parfois que la Suisse est le pays qui a su « garder la paix ». Et l’on m’en demande alors le secret…

Le secret : il est au fond de chacun d’entre nous ; il est dans les valeurs de la Suisse et des Suisses.
 
Le secret : il est partout autour de nous. Chez cette jeune chercheuse qui court contre le temps pour imaginer un vaccin encore jamais trouvé ; chez ce patron qui prend le temps pour ces apprentis ; chez cet ouvrier horloger qui montre le temps dans le monde entier.
 
Le secret : il est chez vous, chacune et chacun d’entre vous, qui accordez du temps à la politique. Non pas seulement parce qu’il y a eu des élections et qu’il y en aura bientôt ; mais parce que cela signifie qu’il y a des responsabilités à prendre : les responsabilités de préparer le village, la région, le pays pour celles et ceux qui viendront après nous.

Pour construire, en tous temps, leurs libertés.


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Ultima modifica 29.01.2022

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