Élection de la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU
Le 9 juin 2022, l’Assemblée générale de l’ONU a élu la Suisse membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour une période de deux ans à partir du 1er janvier 2023. Durant son mandat, la Suisse pourra faire valoir ses atouts en faveur de la paix et de la sécurité, se positionner en tant que pays neutre pour construire des ponts et renforcer la défense de ses intérêts grâce à un accès direct aux principaux acteurs de l’actualité internationale.
L’Assemblée générale de l’ONU à New York a élu ce jour la Suisse au Conseil de sécurité à New York par 187 voix sur 190. Il s’agit du meilleur résultat obtenu par un pays du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États depuis que la Suisse a adhéré à l’ONU en 2002. Il témoigne explicitement du soutien et de la confiance dont jouit la Suisse au sein de la communauté internationale.
«Nous nous réjouissons de cette élection. Nous abordons cette tâche avec respect, prêts à nous engager de manière constructive au sein du Conseil de sécurité et à assumer des responsabilités», a déclaré le président de la Confédération Ignazio Cassis après avoir assisté à l’élection sur place.
Objectifs communs pour le Conseil de sécurité de l’ONU et la Suisse
Le mandat du Conseil de sécurité, qui consiste à œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité internationales, s’inscrit dans la même ligne que la mission première de la politique extérieure de la Suisse. Conformément à la Constitution fédérale, la Suisse contribue à la coexistence pacifique des peuples et à la préservation des ressources naturelles. Une mission dont elle pourra s’acquitter encore mieux en siégeant pour la première fois au Conseil de sécurité. Cette élection lui permet aussi de réaliser un objectif prioritaire de la stratégie de politique extérieure 2020-2023 dans le domaine de la paix et de la sécurité. Le siège qu’elle occupera au sein du Conseil de sécurité lui permettra de réaffirmer ses propres positions et d’influer sur les développements internationaux grâce à sa crédibilité.
«Nous souhaitons mettre à profit l’expertise suisse en faveur de la paix dans le monde, défendre nos valeurs et contribuer, en notre qualité de pays neutre, à la recherche de compromis et de solutions politiques», explique le président de la Confédération à propos du rôle que la Suisse entend jouer au sein du Conseil de sécurité.
En ces temps difficiles, il est important pour des pays comme la Suisse de jouer un rôle constructif au Conseil de sécurité et de promouvoir le dialogue. «Ce dialogue est difficile mais nécessaire pour que le multilatéralisme se renforce et devienne plus focalisé. Les questions centrales comme le changement climatique, les pandémies, la pauvreté ou la migration ne peuvent être abordées qu’en agissant ensemble», a déclaré Ignazio Cassis à New York.
L’action de la Suisse au sein du Conseil de sécurité devrait s’articuler autour des quatre priorités suivantes: construire une paix durable, protéger la population civile, agir pour la sécurité climatique et renforcer l’efficience du Conseil de sécurité. Ces priorités seront soumises aux commissions de politique extérieure du Conseil national et du Conseil des États (CPE) dans le courant de l’été, avant d’être adoptées définitivement par le Conseil fédéral.
Élection et attribution d’un siège au Conseil de sécurité: plus de dix ans de préparation
Il y a 20 ans, le peuple suisse se prononçait en faveur d’une adhésion à l’ONU. En 2011, après avoir mené des consultations approfondies avec le Parlement, le Conseil fédéral a déposé la candidature de la Suisse à un siège au Conseil de sécurité. En 2015, un rapport du Conseil fédéral a confirmé la compatibilité de ce mandat avec la neutralité suisse. La Suisse a fait connaître sa candidature et son profil sous le slogan «Un plus pour la paix» et engagé les travaux préparatoires requis. Ces derniers mois, le Conseil fédéral a notamment défini les processus de coordination et de décision applicables au sein de l’administration et fixé, en concertation avec les CPE, les modalités régissant l’implication du Parlement.
Bien que les membres permanents disposent d’un droit de veto, ils n’en dépendent pas moins des membres non permanents, puisque les projets de résolution doivent recueillir au moins neuf voix pour être adoptés par le Conseil de sécurité. De plus, les membres non permanents donnent régulièrement des impulsions thématiques importantes aux travaux menés par le Conseil.