Un pavillon pour la glace, la neige et le climat

Un pavillon dédié aux surfaces glacées du globe est présenté à la Conférence sur les changements climatiques de Glasgow. La Suisse soutient l’initiative. Son expertise scientifique de la cryosphère est mondialement reconnue. Elle peut faire avancer les négociations climatiques. Genève complète la formule écossaise.

Un bloc de glace bleutée posé  la banquise

Champ de glace de mer. © Pexels – Simon Berger

Le pavillon est bleu couleur de glace. A l’entrée, les mots «Pavillon cryosphère» se détachent sur un logo fait d’un bloc givré. Peut-être est-ce la banquise, ou un glacier ou le morceau d’une rivière gelée? La réponse est donnée à l’intérieur. Du Chili à la Suisse, du Groenland à l’immense Antarctique, le pavillon présente ce que les scientifiques appellent «cryosphère»: l’eau solidifiée sous forme de glace ou de neige que l’on trouve partout à travers le monde.

Nous sommes à Glasgow. La vingt-sixième Conférence sur les changements climatiques – COP 26 – vient de s’ouvrir. La conférence internationale de l’ONU se penche sur le réchauffement global. Les participants comprennent 196 nations et plusieurs milliers d’ONG. La Suisse est bien sûr présente.

Un pavillon pour faire avancer les négociations

Le principal objectif de la COP 26 est de limiter le réchauffement climatique global à 1,5 degré et trouver des solutions visant l’atténuation et l’adaptation des impacts déjà existants.

Le pavillon de Glasgow - et la raison de l’engagement de la Suisse comme principal partenaire - est de promouvoir la question cruciale de la cryosphère et de faire avancer le processus mondial de négociation sur l’urgente question climatique.

La mise en œuvre de l’Agenda 2030 et la protection mondiale de l’environnement et du climat sont d’une importance cruciale pour le Conseil fédéral et au cœur la Stratégie de politique étrangère de la Suisse.

Stefan Ruchti est chef de la section environnement, énergie et santé au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Il explique l’importance du pavillon pour les négociations: «il est important que tous les pays se rendent compte que ce qui touche la cryosphère, c’est-à-dire les températures globales en hausse, a aussi un impact sur l’ensemble de la planète à cause des répercussions majeures de la perte de glace, de neige et de permafrost. Si les consciences évoluent dans le bon chemin, un important travail de persuasion reste à faire».

Il est important que tous les pays se rendent compte que ce qui touche la cryosphère, c’est-à-dire les températures globales en hausse, a aussi un impact sur l’ensemble de la planète.
Stefan Ruchti, chef de la section environnement, énergie et santé, DFAE

Expertise suisse des régions glaciaires

Les surfaces englacées ou enneigées représentent, en fonction de la saison, entre 7 et 17 % de la surface de la Terre. En Suisse, 2,3% de la surface du pays est couverte de glace aujourd’hui. Extrêmement fragile, la cryosphère réagit au moindre changement de température et par réajustement, impacte globalement le climat. Protégée, elle peut réguler.

«La Suisse de par son histoire de pays alpin et ses capacités d’innovation dispose d’une expertise scientifique et d’une réputation mondiale sur le thème de la cryosphère. L’initiative de soutien du pavillon fait coïncider les technologies innovantes, l’excellence scientifique, la diplomatie scientifique helvétiques», détaille encore Grégoire Hauser, en charge des questions polaires au sein de la section Science, transports et espace du DFAE.

Le pavillon présente plusieurs résultats scientifiques aux délégués et aux officiels et offre un vaste programme de conférences, de débats, de journées thématiques. La Suisse est partenaire avec le Conseil nordique des ministres et le Chili. Le coordinateur de cet engagement commun est l’International Cryosphere Climate Initiative (ICCI).

Genève, partie immergée du Pavillon

Comme la partie immergée d’un iceberg, Genève complète la formule écossaise. Calottes glaciaires, glaciers polaires et de haute montagne, manteau neigeux ou pergélisol auront aussi leur écho dans la cité internationale grâce au Geneva Cryosphere Hub.

Créé par l’Université de Genève avec le soutien de la Confédération, le Hub offre une plateforme en Suisse permettant de mettre en valeur l’expertise du pays et d’assurer la liaison entre les acteurs concernés de la Genève internationale.

Le Hub relaye aussi en duplex et en version digitale différents événements de Glasgow, permettant à celles et ceux qui n’ont pas la possibilité de se déplacer ou souhaitant limiter leurs déplacements d’être présents.

Ce projet est un projet interdépartemental de la Confédération impliquant différents acteurs fédéraux - l’Office fédéral de l'environnement (OFEV), le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), l’Office fédéral de météorologie et de climatologie Météo Suisse, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) – ainsi que la communauté scientifique et universitaire suisse.

La Suisse a ratifié l’accord de Paris sur le climat et les objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 onusien. Il lui incombe d’agir en faveur de la protection de l’environnement et du climat. 

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