Monsieur le Président,
Madame la Secrétaire générale,
Cela fait un an aujourd’hui que la Russie a lancé ses troupes contre l’Ukraine. Cette agression est innommable. Elle fragilise chaque jour davantage la sécurité et la stabilité de l'Europe.
La Suisse condamne avec la plus grande fermeté cette violation flagrante du droit international. J’appelle à nouveau la Russie à retirer ses troupes du territoire souverain de l’Ukraine.
Jusqu’à la dernière minute nous nous sommes efforcés d’éviter cette escalade.
La guerre en Europe, que nous avions consciemment voulue exclure de nos pensées, est de retour.
Je salue ici le rôle de la Présidence polonaise pour avoir tenté de relancer un dialogue de sécurité, pour désamorcer la crise. Merci, cher ministre Rau Zbigniew,
Depuis 365 jours, c’est l’ordre européen basé sur l’Acte final d’Helsinki de 1975 qui est fondamentalement remis en cause.
Une Europe « libre et en paix », comme le dit la Charte de Paris, est désormais mise au défi.
Cette guerre est une guerre voulue par la Russie.
Et avec quelles conséquences ?
Des victimes civiles – des morts, des blessés, des familles entières déplacées. 8 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer – l’équivalent de la population de mon pays !
Cette guerre a des conséquences désastreuses : humaines, sociales, économiques et environnementales. Ses effets se font sentir dans toute la région de l'OSCE, et bien au-delà. Spécialement parmi les populations les plus démunies du monde.
Côté russe, la société civile est déchirée.
La répression est omniprésente. L’opposition et les journalistes critiques risquent la prison.
Les libertés fondamentales sont réprimées. Cette tendance est très inquiétante.
Toutes ces violations des droits de l'homme sont documentées et détaillées, notamment par le rapport d’expert indépendant du Mécanisme de Moscou.
La Suisse appelle au rétablissement de la justice : Les crimes de guerre doivent être poursuivis. Il n’y aura pas de paix sans réparation pour les victimes.
Ne laissons par le sentiment d'injustice planer comme une ombre sur les blessures que nous devrons durablement soigner.
L’OSCE a été fondée pour garantir la paix et la sécurité en Europe. Cette guerre a fait éclater ses principes.
Force est de constater que l’OSCE est elle-même victime de cette guerre.
Mais tout n’est pas perdu. Cette organisation reste essentielle par l'unité des États membres et leur position commune. Ceci est le nouveau point de départ d’un ordre de sécurité européen à réinventer.
L’Acte final d’Helsinki doit encore et toujours demeurer notre référence. Nous ne devons en aucun cas laisser une place au droit du plus fort.
Monsieur le Président,
Madame la Secrétaire générale,
La Suisse veut une discussion constructive. La capacité d'agir de l’OSCE doit être maintenue. Son caractère inclusif préservé.
Nous avons besoin d’une plateforme de dialogue. Nous avons besoin d’un cadre de gouvernance. Nous avons besoin de repenser le futur de la sécurité européenne.
Je vous remercie pour votre attention.